Plus de 270 membres du Parlement européen ont signé une déclaration commune appelant l’UE à « conditionner » ses relations avec Téhéran à l’amélioration des droits de l’homme.
Les députés, représentant les 28 Etats membres de l’UE et issus de tous les groupes politiques du Parlement européen, se disent extrêmement préoccupés par le nombre croissant d’exécutions ordonnées en Iran, trois ans après que le soi-disant « modéré » Président Hassan Rouhani ait pris ses fonctions.
Amnesty International a annoncé que près de 1000 personnes ont été pendues en Iran en 2015, qualifiant ce taux d’exécutions «d’horrible image de la machine à tuer étatique. »
L’Iran détient actuellement le record du nombre d’exécutions par habitant dans le monde. Le pays est également le premier bourreau de personnes mineures dans le monde.
Les mesures répressives contre les femmes et les minorités religieuses ont continué d’augmenter.
Malgré les grands espoirs générés par la conclusion de l’accord nucléaire avec l’Iran et des conséquences espérées de cet accord sur l’amélioration de la situation des droits de l’homme en Iran, la situation a empiré de jour en jour.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran a récemment annoncé que le taux de pendaisons est actuellement plus élevé qu’il ne l’a été au cours des 27 dernières années.
Les récentes élections législatives ont été une imposture. L’opposition a été interdite. Des milliers de candidats ont été filtrés par le «Conseil des gardiens » sous les ordres de l’ayatollah Khamenei. Ceux qui ont été autorisés à se présenter étaient les plus loyaux à l’Etat et beaucoup ont été impliqués dans des cas de violations des droits de l’homme.
Le soutien de l’Iran au dictateur syrien Bashar Assad, qui est responsable de la mort d’un demi-million de ses concitoyens et a ouvert la voie à l’expansion de Daesh, est également une énorme source de préoccupation pour les députés.
Depuis Bruxelles, le député européen belge Gérard Deprez (MR-ALDE), président de l’intergroupe informel des « Amis d’un Iran Libre » au Parlement européen, a déclaré: « Il y a une grande contradiction à ce qu’au sein de l’UE, nous soyons aussi fiers que l’ensemble des Etats membres aient abandonné la peine de mort, alors que dans le même temps, nous n’éprouvons visiblement aucune difficulté à faire des affaires avec les principaux bourreaux étatiques du monde. Si l’UE n’insiste pas publiquement et sérieusement sur l’amélioration des droits de l’homme, ce sera un sérieux coup porté à notre crédibilité ».
Les signataires de la déclaration incluent 6 vice-présidents du Parlement, ainsi que plusieurs présidents de commissions, des chefs de délégations et des vice-présidents des groupes politiques.
La déclaration commune appelle l’Union européenne et les États membres de l’UE « à conditionner la poursuite des relations avec l’Iran à un net progrès sur les droits de l’homme et à l’arrêt des exécutions. »