Notre constat

« Nous, habitants de Wallonie et de Bruxelles, hommes et femmes, belges et résidents, citoyens ou citoyennes de tout âge, langue, origine, conviction religieuse ou philosophique, nous déclarons par le présent manifeste, vouloir unir nos forces pour sortir la Wallonie de son marasme actuel, pour réconcilier les Wallons et les Bruxellois dans un destin partagé à l’intérieur d’un Etat belge solidifié par sa prospérité. »

La Wallonie n’est pas en grande forme. Ses performances économiques sont trop faibles, sa croissance est trop lente.

La faiblesse de l’investissement.

Structurellement, le taux d’investissement en Wallonie est plus faible que dans le reste de la Belgique, et plus faible d’ailleurs que la moyenne européenne. D’année en année, la Flandre améliore sa position dans le peloton de tête des régions d’Europe, alors que la Wallonie s’enfonce dans le bas du classement. L’écart de développement entre le Nord et le Sud du pays ne cesse de s’accroître.

Le manque d’exportations.

N’étant pas tirée par les investissements, la croissance économique wallonne n’est pas tirée non plus par les exportations; contrairement au reste de notre pays, la balance commerciale wallonne est déficitaire: nos exportations nous coûtent plus cher que nos importations ne nous rapportent.

L’insuffisance de l’ emploi dans le secteur productif.

En réalité notre croissance économique repose trop sur la consommation privée – ce qui est loin d’être idéal dans une période de concurrence aigüe et de modération salariale – et beaucoup trop sur la consommation publique: l’emploi wallon qui est trop faible dans le secteur productif dépasse la moyenne nationale dans le secteur public et non marchand.

La Wallonie en voie de sous-développement.

La situation globale qui en résulte pour la Wallonie est gravement préoccupante. D’un point de vue belge, les wallons représentent 33% de la population, ne produisent que 27% de la richesse nationale, mais bénéficient (grâce notamment aux transferts de solidarité) de 30% du revenu national.

D’un point de vue européen, si le produit intérieur brut (P.I.B) par habitant est de 100 en moyenne pour l’Union européenne, le P.I.B wallon se situe à 84, celui de la Flandre à plus de 110. La Wallonie est une zone de sous-développement au coeur-même du Bénélux.

I. Un drame pour les Wallons.

Le marasme de l’économie wallonne est d’abord un drame pour les Wallons. Le taux de chômage en Wallonie est le double du taux flamand; dans certaines familles, le chômage se transmet quasiment de génération en génération. Des sous-régions entières tombent dans l’engourdissement sinon dans le délabrement; des zones de marginalité et de délinquance se constituent sous nos yeux. L’écart de revenu disponible s’accroît d’année en année entre le citoyen flamand et le citoyen wallon; l’esprit d’entreprise s’émousse la culture de l’assistance s’installe. Les jeunes les plus brillants et les mieux formés sont de plus en plus tentés par le départ. La Wallonie ne marche pas, elle se traîne.

II. Un handicap pour les Francophones.

Absorbés par leurs propres problèmes, repliés sur leurs particularismes locaux, les wallons se sentent de moins en moins concernés par les problèmes des Bruxellois qu’ils perçoivent d’ailleurs mal. En sens inverse, un nombre croissant de Bruxellois se désintéresse du sort de la Wallonie dont l’attractivité diminue au fur et à mesure que l’image de son déclin se développe. Ce distanciement réciproque se produit précisément au moment où les Bruxellois doivent faire face à trois défis majeurs pour leur avenir : l’internationalisation rapide de leur ville qui modifie l’espace urbain; les problèmes liés à l’intégration et à la mise au travail d’une population immigrée en expansion; les difficultés de mener des politiques cohérentes dans un système institutionnel compliqué aggravé d’un carcan géographique. Si rien n’est fait pour renverser la tendance, la communauté de destin des francophones belges risque de devenir une coquille vide.

III. Une charge pour la Flandre.

Les performances trop faibles de l’économie wallonne au cours du dernier quart de siècle ont entraîné, par le biais de la solidarité nationale, des transferts financiers croissants du Nord du pays vers le Sud. Ces transferts financiers, dont les montants font l’objet d’études permanentes au Nord du pays, alimentent depuis des années les revendications des milieux nationalistes flamands et infiltrent progressivement l’ensemble des élites nordistes. L’idée est aujourd’hui répandue en Flandre que les Wallons sont une charge pour les flamands, et qu’il s’impose donc de limiter les transferts et d’accroître l’autonomie de la Flandre, afin qu’elle puisse déployer sans entrave toute sa vitalité et tout son dynamisme. L’écart de développement entre les régions risque d’entretenir de ce fait, en permanence, un climat de guérilla institutionnelle.

IV. Une menace pour l’Etat belge.

La coexistence, à l’intérieur d’un même pays, d’une Wallonie faible et assistée, d’une Flandre dynamique et sûre d’elle-même, sur fond de Capitale disputée et encerclée, constitue une menace réelle pour la viabilité de l’Etat belge. Moins nombreux, moins riches, affaiblis par nos divisions, corsetés par nos pesanteurs, nous risquons de plus en plus d’être dépossédés d’un pays que nos pères ont fait et qui fut jadis un modèle de démocratie et de prospérité.



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