Interventions
(archives législature 1999-2004)
sur le budget 2003
sur Europol (mai 2002)
Sécurité dans les stades
Sur la décharge (budget 2000)
Sur le budget 2002 (23-10-01)
Sur les orientations budgétaires
pour 2002
Sur les décharges budgétaires 1999
Sur les visas et le contrôle aux frontières
Sur les visas de long séjour
Sur la décharge 1998
Sur le budget 2001
Sur le budget 2000
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Strasbourg,
le 24 SEPTEMBRE 2002
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
En tant que membre PPE de la commission des libertés
publiques, je voudrais tout d’abord regretter, comme
l’a fait M. Ceyhun, que la Commission et le Conseil
n’aient pas réellement traduit dans le budget
la priorité qu’ils prétendent accorder
à la création d’un espace de liberté,
de sécurité et de justice. C’est bien
d’affirmer une priorité, mais il faut aussi qu’elle
puisse se traduire de manière opérationnelle.
Or, les crédits pour l’espace de liberté,
de sécurité et de justice augmentent moins que
la norme moyenne d’accroissement des politiques intérieures.
Pourquoi, Monsieur le Commissaire ?
Je voudrais dire que le groupe PPE soutient les amendements
de la commission des libertés publiques proposés
par notre rapporteur dans l’important secteur de la
politique d’immigration et d’asile. Je voudrais
savoir si la Commission et le Conseil sont prêts à
nous suivre dans cette direction. C’est la première
fois, en effet, que tous les instruments d’une politique
active et équilibrée en matière de gestion
des flux migratoires ont été identifiés
et renforcés à la commission des libertés
publiques. Nous voulons renforcer les moyens de mieux connaître
les flux migratoires en subventionnant mieux l’Observatoire
européen des migrations. Nous voulons renforcer le
contrôle des frontières extérieures. Nous
soutenons un renforcement des moyens en matière de
coopération avec les pays tiers. Nous soutenons le
renforcement des crédits destinés à soutenir
les efforts d’intégration en faveur des immigrés
qui sont légalement installés sur notre territoire
et nous soutenons également le renforcement des moyens
prévus au bénéfice du fonds européen
pour les réfugiés dont nous regrettons d’ailleurs
que, dans le projet de budget et l’avant-projet de budget,
ils aient été réduits par rapport à
l’année antérieure.
Je voudrais savoir si la Commission et le Conseil sont disposés,
dans ces matières qui sont stratégiques, non
seulement du point de vue de l’évolution de l’Union
européenne, mais également du point de vue de
la manière dont nos concitoyens les perçoivent,
à renforcer les moyens prévus dans ces différents
domaines.
Une dernière question qui s’adresse aux Commissaires
et au Conseil. Le Parlement européen avait prévu
l’année dernière dans le budget 2002,
5 millions d’euros à mettre à la disposition
d’Europol pour lutter contre le terrorisme. Pourquoi
la Commission a-t-elle attendu neuf mois avant de proposer
une base légale ? Le Conseil est-il, oui ou non, disposé
à accepter cette base légale et à faire
en sorte que ces crédits puissent être effectivement
utilisés ? |
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Strasbourg,
le 29 MAI 2002 Monsieur le Président,
chers collègues,
je tiens tout d'abord à vous rassurer je n'aurai pas
besoin des dix minutes qui m'ont été impérieusement
données.
Monsieur le Président, les deux rapports que j'ai
l'honneur de présenter aujourd'hui devant notre assemblée
sont d'une nature et d'une portée très différente
bien qu'ils portent tous les deux sur un même objet,
à savoir Europol qui est, comme chacun sait, l'Office
européen des polices.
Le premier, c'est le rapport sur l'initiative du Royaume
de Belgique, qui est relatif à l'adaptation des traitements
de base du personnel d'Europol. Il est d'une portée
très limitée et ne nécessite pas à
l'évidence de longs commentaires. En termes simples
et nets, je propose formellement à notre Parlement
de rejeter cette initiative et cela pour deux raisons essentielles.
En premier lieu, je ne vois pas pourquoi, et j'espère
que le Parlement me suivra, les agents d'Europol doivent se
voir octroyer une augmentation de 5,2% pour la période
allant du mois de juillet 2001 à juillet 2002 alors
que les fonctionnaires de l'Union européenne qui sont
en poste aux Pays-Bas, dans la même ville de La Haye,
verront leurs traitements et indemnités augmentés
pour la même période de 4,3%. Aucune justification
sérieuse et crédible ne nous a été
fournie pour cette augmentation.
En second lieu, il est à mes yeux incohérent
et inacceptable que le Conseil consulte le Parlement européen
sur une telle question de routine alors qu'il refuse systématiquement
de le faire pour le budget d'Europol, bien que les deux décisions
relèvent de la procédure qui est prévue
au titre VI du traité sur l'Union européenne
et qui requiert la consultation du Parlement européen.
C'est donc sans hésitation ni état d'âme
que je propose le rejet de cette initiative.
Le deuxième rapport est quant à lui, Monsieur
le Président, chers collègues, d'une toute autre
portée. Il s'agit d'une initiative du Royaume de Belgique
et du Royaume d'Espagne qui propose en plus d'une adaptation
nécessaire des missions d'Europol, un nouveau dispositif
pour modifier la convention Europol. Dans l'état actuel
des choses, chers collègues, vous le savez, Europol
est une institution qui relève de la coopération
intergouvernementale pure et simple. Dans ce cadre, toute
modification, quelles qu'en soient l'importance ou l'urgence,
de la convention qui régit Europol implique la ratification
par tous les États membres conformément aux
exigences de leurs règles constitutionnelles respectives.
Ce qui veut dire, par exemple, que pour la ratification de
la convention Europol il a fallu pas moins de trois longues
et bonnes années. Il 'agit de toute évidence,
Monsieur le Président, chers collègues, d'une
procédure qui est trop longue, trop lente et totalement
inadéquate si on veut donner à Europol la capac
ité de réagir rapidement devant les formes multiples
et mouvantes de la grande criminalité. En proposant
que dorénavant les modifications à la convention
Europol soient adoptées par le Conseil, l'initiative
des Royaumes de Belgique et d'Espagne semble faire un pas
dans la bonne direction.
En réalité, à mes yeux et aux yeux de
la commission des libertés publiques, cette initiative
souffre de trois insuffisances majeures:
1. elle maintient Europol en droit dans le cadre de la simple
coopération intergouvernementale, contrairement à
toutes les demandes formulées à de nombreuses
reprises par notre Parlement et alors même que le Conseil
européen à pratiquement chacune de ses réunions
confie des missions de plus en plus nombreuses à Europol
au bénéfice de l'ensemble de l'Union;
2. cette décision risque, après l'élargissement
de l'Union, d'entraîner une lenteur excessive sinon
même un blocage complet du processus décisionnel
parce que la convention prévoit et continuera à
prévoir que toutes les décisions du Conseil
relatives à Europol devront être prises à
l'unanimité. Je demande à mes collègues
comment ils pensent que l'on pourra à 27 se mettre
d'accord à l'unanimité sur des décisions
opérationnelles de police alors que nous avons en Europe
une criminalité et une grande criminalité galopante
dans certains secteurs;
3. cette proposition confirme le rôle purement marginal
du Parlement européen pour tout ce qui concerne Europol,
tout en privant le Parlement européen pour l'avenir
des moyens juridiques et du cadre institutionnel qui pourraient
lui permettre à l'avenir d'exercer un réel contrôle
démocratique. Que l'on ne vienne pas m'objecter que
grâce à la convention il y a un certain contrôle
démocratique qui s'exerce actuellement sur Europol
par la voie des parlements nationaux. Tout ceux qui connaissent
le fonctionnement d'Europol et la manière dont les
parlements nationaux travaillent savent bien qu'il n'y a pour
l'instant aucun contrôle démocratique sérieux
qui s'exerce effectivement sur Europol. Le choix du Conseil,
qui consiste à proposer un dispositif qui est entaché
des graves insuffisances que je viens de mentionner est d'autant
plus inexplicable, Monsieur le Président, chers collègues,
qu'il existe dans le traité une voie alternative qui
permettrait de résoudre de manière simple les
problèmes que je viens d'évoqu
er. Il suffit en réalité de faire usage de la
disposition qui est prévue formellement à l'article
34, paragraphe 2, point c) du traité sur l'Union européenne
et qui permet de remplacer purement et simplement la convention
Europol par une décision du Conseil.
L'utilisation de cette disposition aurait pour effet direct
d'intégrer Europol dans le troisième pilier
et en conséquence dans le système du droit communautaire,
ce qui présenterait à court terme trois avantages
considérables:
1. l'amélioration des capacités opérationnelles
d'Europol, étant donné qu'en vertu de l'article
34 du traité toutes les décisions du Conseil
relatives à Europol devraient être prises à
la majorité, sans aucune possibilité de dérogation;
2. l'amélioration du contrôle parlementaire
de notre Parlement sur Europol, parce qu'en vertu de l'article
39 du traité, le Parlement européen devrait
être consulté pour toutes les mesures d'application
arrêtées par le Conseil et d'autre part il aurait
la possibilité d'adresser un recours à la Cour
de justice en cas de non-respect de ces droits;
3. l'application automatique à toutes les décisions
arrêtées par le Conseil sur la base de l'article
34 des règles relatives à la compétence
de la Cour de justice, ce que notre Parlement n'a jamais cessé
de réclamer.
C'est en vertu de cette argumentation, Monsieur le Président,
chers collègues, que je demande à notre assemblée
de rejeter pour insuffisance opérationnelle et démocratique
l'initiative du Royaume de Belgique et du Royaume d'Espagne
- mauvaise journée pour le Royaume d'Espagne! - et d'approuver
au contraire le projet de recommandation qui vise à transformer
la convention Europol en décision du Conseil et à
l'intégrer de ce fait dans le système institutionnel
de l'Union européenne. Je tiens à préciser
à l'intention expresse de ma collègue Mme Frassoni
qu'en ce qui me concerne, cette opération ne doit constituer
qu'une phase transitoire, de préférence brève,
avant une communautarisation intégrale, c'est-à-dire
avant la fusion des traités et la suppression de la distinction
paralysante et archaïque entre les trois piliers. J'espère
que dans ce domaine la Convention sera à la hauteur des
enjeux de l'Histoire et des attentes des citoyens. |
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Intervention
de Gérard Deprez dans le débat sur le projet
de budget général 2005 |
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Strasbourg,
le 14 décembre 2004 Monsieur le Président,
Chers Collègues,
La création d'un véritable espace européen
de liberté, de sécurité et de justice
constitue de toute évidence une des priorités
politiques fondamentales de l'Union européenne et une
préoccupation majeure de l'ensemble des citoyens européens.
C'est la raison pour laquelle je veux tout d'abord remercier
mes collègues de la commission des budgets, et en particulier
notre rapporteur général, M. Garriga Polledo,
d'avoir soutenu et proposé au vote de notre Assemblée
la plupart des amendements qui avaient été présentés
par la commission des libertés civiles, de la justice
et des affaires intérieures. Parmi ceux-ci, plusieurs
ont pour objectif en particulier de renforcer les moyens d'action
de l'Union européenne dans la lutte contre le terrorisme.
Il s'agit notamment de l'augmentation des crédits
opérationnels d'Eurojust. Il s'agit par ailleurs de
l'inscription dans le budget d'un projet pilote destiné
à améliorer la coordination, au niveau de l'ensemble
de l'Union, des moyens et des activités destinés
à prévenir les menaces terroristes et à
les combattre.
Nous avons proposé également de renforcer les
moyens destinés à marquer la solidarité
de tous les Européens à l'égard des victimes
d'actes terroristes.
Parmi les autres priorités, je veux insister une fois
encore sur deux d'entre elles, qui revêtent à
nos yeux une signification particulière. Nous proposons,
Madame le Commissaire, de mettre en réserve l'essentiel
des crédits demandés sur la ligne relative aux
droits des passagers. On connaît le différend
qui oppose à cet égard le Parlement et la Commission
en ce qui concerne le niveau de protection des données
personnelles que les compagnies aériennes doivent fournir
aux autorités douanières américaines.
Si nous votons l'amendement proposé, les crédits
resteront bloqués aussi longtemps que la Commission
n'aura pas proposé, comme elle s'y est engagée
à plusieurs reprises et comme le Parlement l'a réclamé,
un système actif plutôt que passif de transmission
des données.
En second lieu, et je m'adresse ici plus particulièrement
au Président du Conseil, nous proposons de mettre en
réserve la totalité des crédits destinés
à l'Agence pour la gestion des frontières extérieures.
Pour être opérationnelle et efficace, Monsieur
le Président, cette Agence a besoin d'avoir un siège
et que ce siège soit définitif. Nous demandons
au Conseil de fixer ce siège d'urgence et de préférence
avant la fin de cette année. Monsieur le Président,
vous avez déjà réglé beaucoup
de problèmes, je pense que vous êtes de taille
à régler celui-là avant de quitter votre
mandat. Merci d'avance.
Pour
lire cette intervention sur le site du Parlement européen,
suivre ce lien |
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Débat
sur LA DECHARGE (budget 2000) |
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Strasbourg,
le 9 AVRIL 2002 La décharge (budget
2000)
Deprez (PPE-DE), rapporteur pour avis de la Commission des
libertés et des droits des citoyens, de la justice
et des affaires intérieures.
Madame la Présidente, chers collègues. Le rapport
que j'ai présenté à la commission des
libertés et des droits des citoyens et qu'elle a adopté
à l'unanimité, commence par demander à
la Cour des comptes de reconnaître explicitement dans
son rapport annuel, l'existence du titre B 5-8, Espace de
Liberté, de Sécurité et de Justice et
d'y consacrer un minimum d'attention, ce qu'elle n'a jamais
fait jusqu'à présent.
En ce qui concerne l'exécution du budget 2000, nous
constatons que si le taux d'éxécution est extraordinairement
faible, 50 % pour les crédits d'engagement et 70 %
pour les crédits de paiement cela n'est pas imputable
à un déficit de managment ou à une mauvaise
volonté de la Commission mais essentiellement au fait
que les bases juridiques ont été adoptées
trop tard par le Conseil des Ministres, ce qui fait qu'un
certain nombres de postes de crédits budgétaires
ont du être reportés.
Nous avons noté avec satisfaction qu'au cours de l'année
2000 la direction générale JAI a multiplié
le nombre d'audits effectués à l'intérieur
de ses services. Soixante- quatre en 2000 contre quarante-quatre
en 1999. Nous avons constaté également que les
montants recouvrables du fait de ces audits où les
réductions de montant à verser par suite de
ces mêmes audits, s'élève à plus
de 10 % du montant total des contrats. Ce qui veut dire que
nous estimons que la Commission devrait intensifier ses efforts,
si nécessaire par le biais de sanctions contractuelles,
en vue de lutter contre l'utilisation impropre des subventions
ou la surdéclaration de frais réels.
Enfin, nous avons noté avec satisfaction que dans
ce rapport la Cour des comptes a noté l'amélioration
du managment de l'Observatoire européen des drogues
et des toxicomanies ainsi que de l'Observatoire européen
des phénomènes racistes et xénophobes
de Vienne. Toutefois, on peut constater certaines anomalies,
notamment en ce qui concerne, par exemple, les crédits
affectés au recrutement de personnel. Ainsi, en moyenne,
pour recruter un agent à Lisbonne, il en coûte
2 780 euros alors qu'il en coûte plus de 6 610 euros
à Vienne. Cela dit, globalement considéré,
la commission des libertés et des droits des citoyens
n'a aucune objection pour octroyer la décharge dans
le secteur dont elle a la responsabilité. |
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Débat
sur LA SECURITE DANS LES STADES DE FOOT |
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Strasbourg,
le 8 AVRIL 2002 Deprez (PPE-DE), rapporteur.
– Le sport en général - et le football
en particulier - occupe vous le savez bien, une place tout
à fait particulière dans nos sociétés,
aussi bien dans les comportements de nos concitoyens que dans
l'imaginaire collectif. Les foules qui se déplacent
régulièrement à l'occasion des grands
matches - et en particulier des grands matches internationaux
- de même que le nombre de téléspectateurs
sont tout simplement stupéfiants.
Le football professionnel d'aujourd'hui est tout à
la fois une grande activité sportive, un grand jeu
de société, une grande entreprise de spectacle
et aussi, il faut le dire, un grand "business".
Mais, malheureusement, les grands matches – et surtout
les grands matches internationaux – sont aussi trop
souvent le théâtre de scènes d'agressivité,
de troubles, d'actes de violence inacceptables aussi bien
au regard de l'éthique du sport qu'en ce qui concerne
le respect qui est dû aux personnes et aux biens.
Aucun État membre d'ailleurs n'échappe totalement
aux risques de troubles, même si certains matches internationaux
sont moins sensibles que d'autres et si, à l'évidence,
les supporters de certains clubs ou de certaines équipes
nationales sont plus facilement contrôlables que d'autres.
C'est précisément pour aider à mieux
prévenir et à mieux contrôler les risques
de troubles qui peuvent se produire à l'occasion des
matches internationaux que le Royaume de Belgique a pris l'initiative
de la proposition de décision du Conseil sur laquelle
nous sommes amenés à nous prononcer demain.
Ce projet de décision, Monsieur le Président,
chers collègues, trouve son origine dans un triple
constat. Tout d'abord, il y a de plus en plus de matches de
football internationaux, qu'il s'agisse de diverses compétitions
européennes, des championats d'Europe ou d'autres tournois,
ce qui entraîne des déplacements accrus de supporters
et, partant, un accroissement des risques de troubles avant,
pendant et après les compétitions.
Deuxième constat: le meilleur moyen de prévenir
les troubles et d'assurer le maintien de l'ordre à
l'occasion des matches est de disposer, en tout premier lieu,
d'un système organisé et performant d'échanges
d'informations sur les risques que représentent globalement
certains matches – et plus particulièrement certains
types de supporters qui se déplacent à l'occasion
de ces matches – et donc, en second lieu, d'améliorer
la coordination entre les services chargés de la sécurité.
À cet égard, il faut reconnaître que le
système actuel de coopération entre les forces
de police, qui est simplement basé sur des accords
volontaires et des contacts au coup par coup à l'occasion
de chaque match, a démontré sa faiblesse sinon
son inefficacité. Il n'est ni assez fiable, ni assez
rapide, ni assez systématique.
C'est pourquoi, chers collègues, le projet de décision
propose formellement de rendre obligatoire, dans chaque État
membre, la création ou la désignation d'un point
national d'information "football" de type policier,
faisant office de point de contact unique, direct et central
entre les autorités et les services de police des États
membres chargés d'assurer la sécurité
à l'occasion d'un match international ou d'une compétition
internationale. Chaque point national d'information "football"
doit en conséquence être doté d'équipements
adéquats et de personnel qualifié. Il va de
soi que les besoins opérationnels ne sont pas les mêmes
en Finlande, en Autriche, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni
ou aux Pays-Bas. Les différents points nationaux ainsi
créés ou désignés doivent donc
fonctionner comme une sorte de réseau d'échanges
d'informations portant à la fois sur des données
de caractère général – nombre de
supporters qui se déplacent, groupes à risque,
présence de noyaux durs – et sur des données
de caractèr
e personnel, c'est-à-dire les supporters qui présentent
des risques spécifiques pour l'ordre et la sécurité
publics.
En approuvant le rapport proposé, la commission des
libertés publiques et des droits des citoyens a marqué
son accord sur les grandes orientations de cette proposition
de décision du Conseil. Elle a également approuvé
dix neuf amendements, qui ont tous pour objectif soit de renforcer
le caractère opérationnel du réseau soit,
Mme Buitenweg, d'accroître la protection des citoyens
à l'occasion de l'échange de données
à caractère personnel.
En adoptant le rapport, notre Assemblée marquera sa
volonté de lutter plus efficacement contre le hooliganisme
et, ce faisant, elle aidera le football professionnel à
confirmer sa vocation première, qui est d'offrir un
spectacle de qualité à des supporters enthousiastes,
sans permettre à quelques sauvages de transformer les
stades ou les villes qui les abritent en terrains d'entraînement
pour casseurs ou en champs de bataille pour bandes rivales.
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Strasbourg
, mardi 11 décembre 2001 Projet de budget
général 2002 (modifié par le Conseil)
/ Lettre rectificative 2/2002
Deprez (PPE-DE), Rapporteur pour avis de la commission des
libertés et des droits des citoyens, de la justice
et des affaires intérieures.
Monsieur le Président, chers collègues,
je voudrais commencer par féliciter moi aussi, au nom
de la commission des libertés publiques, le rapporteur
général, M. Costa Neves. J'associerai à
ces félicitations et à ces remerciements tous
mes collègues de la commission des budgets. C'est un
privilège rare, dont je mesure l'ampleur en tant que
rapporteur d'une commission, de pouvoir dire que toutes les
demandes - naturellement, elles étaient légitimes
et bien étudiées - que nous avions formulées
ont été acceptées par la commission des
budgets et représentées au Parlement en deuxième
lecture. J'aimerais donc remercier le rapporteur général
et tous les membres de la commission des budgets.
Cela dit, je voudrais m'adresser plus directement au Conseil,
à l'intelligence du Conseil, si j'ose dire, sachant
que M. Vande Lanotte comprendra assurément. Il y a
quatre ans, Monsieur le Président, le Parlement européen
avait proposé la création d'un fonds européen
pour les réfugiés et le Conseil, en deuxième
lecture, l'avait rageusement biffé de la liste. Pas
de fonds européen pour les réfugiés.
Quatre années ont passé et voici que le Conseil
vient de proposer pour le fonds européen des réfugiés
dont il avait refusé la création plus d'argent
que nous n'en avons nous-mêmes demandé. Mais
il a fallu au Conseil quatre ans pour comprendre, pour devenir
responsable et, sauf votre respect, pour devenir intelligent.
Autre exemple: cela fait plusieurs années que nous
inscrivons aussi en première lecture du budget une
liste Schengen, parce que cela fait plusieurs années
que nous voudrions que certains de ses éléments
soient communautarisés et financés sur le budget
communautaire. Chaque année, le Conseil biffait rageusement
la ligne Schengen pour la deuxième lecture. Cette fois,
il a besoin de cette ligne Schengen que nous avions introduite
parce qu'il doit financer le SIS 2 et qu'il a décidé
de le financer sur une base communautaire.
J'en viens au troisième problème, Monsieur le
Président. Nous avons choisi - le Parlement l'a fait
en première lecture et il le fera en deuxième
lecture - de voter l'inscription de cinq millions d'euros
au titre de la ligne Europol pour la lutte contre le terrorisme.
Le Conseil ne l'a pas repris en deuxième lecture. Faites
l'impossible, Monsieur le Président du Conseil, pour
créer la base légale et les accords nécessaires.
Cet argent, utilisez-le sans attendre quatre ans, parce que
les terroristes, eux, n'attendront pas.
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Strasbourg
, mardi 23 octobre 2001 Intervention de Gérard
Deprez sur le budget 2002
Deprez (PPE-DE), rapporteur pour avis de la commission des
libertés et des droits des citoyens, de la justice
et des affaires intérieures.
Monsieur le Président, mes chers collègues,
je voudrais tout d'abord remercier les collègues de
la commission des budgets et en particulier le rapporteur
général M. Costa Neves, de l'attention qu'ils
ont portée aux demandes et aux préoccupations
de la commission des libertés publiques et des droits
des citoyens.
Nous avions beaucoup demandé, Monsieur le Président,
et nous avons beaucoup reçu, et je m'en réjouis.
Nous n'avions formulé que des demandes légitimes.
Nous avions demandé une augmentation des moyens financiers
mis à la disposition du Fonds européen pour
les réfugiés, nous les avons. Nous avions demandé
une augmentation des moyens pour les mesures de lutte contre
la violence à l'égard des femmes, des enfants,
des adolescents, nous les avons. Nous avions demandé
une consolidation des moyens pour lutter contre la pédopornographie
sur Internet, nous les avons. Nous avions demandé pas
moins de six lignes budgétaires nouvelles, et nous
les avons.
Nous avons la création d'un observatoire européen
des migrations pour permettre à l'Union européenne
d'anticiper les flux migratoires et de mieux s'y préparer.
Nous avons un programme spécifique de recherche et
d'évaluation sur le respect des droits fondamentaux
dans l'Union européenne, afin que la Charte des droits
fondamentaux soit une réalité opérationnelle
et pas seulement une réalité déclamatoire.
Nous avons la création d'une ligne budgétaire
nouvelle devant permettre de rendre opérationnel Eurojust.
Nous avons l'approvisionnement de la ligne Schengen en vue
d'adopter le Système d'Information Schengen aux réalités
de l'élargissement, et nous avons enfin prévu,
et j'adresse à cet égard une demande pressante
à mon ami le président du Conseil en exercice
du budget, Monsieur le Président, nous avons prévu
dans le contexte actuel des crédits exceptionnels à
mettre à la disposition d'Europol en matière
de lutte contre le terrorisme. Nous connaissons bien les limites
de l'action d'Europol, nous savons aussi qu'elle est fondée
sur des conventions, et donc il peut se poser un problème
juridique pour l'utilisation de ces crédits. Mais nous
adressons un appel solennel au Conseil: "ne laissez pas
ces crédits tomber en déshérence, créez
la base juridique qui permettra de rendre Europol pleinement
opérationnel et à Eurojust de prendre son plein
développement". Merci, Monsieur le Président.
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DISCUSSION
SUR LES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2002 |
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Strasbourg,
3 avril 2001 Intervention de Gérard DEPREZ,
rapporteur pour avis au nom de la commission des libertés
publiques, des droits des citoyens et des affaires intérieures
Monsieur le Président,
Dans l'avis qu'elle a rendu à la commission des budgets,
la commission des libertés et des droits des citoyens,
de la justice et des affaires intérieures a mis l'accent
sur un certain nombre de priorités que l'on retrouve
d'ailleurs pour l'essentiel dans le rapport de M. Costa Neves,
ce dont je veux le remercier.
Je rappelle d'abord l'importance stratégique que revêt
pour toute l'Union européenne la création d'un
véritable espace de liberté, de sécurité
et de justice. Cette priorité qui a été
solennellement confirmée à Tampere a donné
lieu à un énorme programme de travail pour la
Commission, avec des échéances extrêmement
contraignantes.
Il est donc essentiel à nos yeux, et je m'adresse en
particulier à Madame le Commissaire, que le secteur
de la justice et des affaires intérieures dispose à
l'avenir des ressources humaines et des moyens d'action administratifs
nécessaires pour lui permettre de s'acquitter efficacement
et dans les délais convenus de la montagne de travaux
qui l'attend.
Parmi ceux-ci, il est clair, et je remercie le rapporteur
général de l'avoir repris expressis verbis dans
son projet de résolution, que la politique d'asile
et d'immigration, en ce compris la lutte contre les filières
criminelles, occupe une place centrale.
Je voudrais enfin attirer l'attention de la Commission sur
le difficile problème que va poser à l'Union
européenne, demain, le contrôle effectif des
frontières extérieures de l'Union. Les frontières
de l'Union, qui sont déjà très longues
et difficiles à contrôler aujourd'hui, le seront
encore plus demain, lorsque les pays aujourd'hui candidats,
qui sont des pays d'émigration vers l'Union, deviendront
demain des portes d'entrée sur le territoire de l'Union
européenne.
C'est la raison pour laquelle nous pensons, Madame le Commissaire,
que vous devez, dans le budget pour l'an 2002, préparer
des orientations précises qui nous permettront de faire
face à ce défi. L'Union ne peut pas être
une forteresse, mais elle ne peut pas être non plus
un gruyère pour les filières d'immigration criminelle. |
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DISCUSSION
SUR LES DECHARGES BUDGETAIRES - Décharge 1999 |
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Strasbourg,
3 avril 2001
Intervention de Gérard DEPREZ, rapporteur pour avis
de la commission des libertés et des droits des citoyens,
de la justice et des affaires intérieures.
Monsieur le Président,
Au nom de la commission des libertés et des droits
des citoyens, de la justice et des affaires intérieures,
je voudrais tout d'abord exprimer notre appréciation
pour le travail impressionnant et remarquable qu'a fait M.
Blak et, en particulier, pour le fait qu'il a dûment
tenu compte du travail des rapporteurs des commissions spécialisées.
Dans le secteur de la justice et des affaires intérieures,
le rapport de M. Blak met, à juste titre, et comme
nous l'avions fait nous-mêmes dans notre avis, l'accent
sur trois problèmes :
1. Le déficit évident de management qui affecte
certaines lignes budgétaires, où le taux d'exécution
en matière d'engagements est inférieur à
50%
2. La nécessité pour l'Observatoire européen
des phénomènes racistes et xénophobes
de moderniser ses techniques et de renforcer la rigueur de
sa gestion
3. La nécessité de savoir ce qu'il en est réellement
du Forum européen des Migrants : s'agit-il de simple
négligence, s'agit-il de mauvaise gestion véritable
ou s'agit-il de fraude pure et simple ?
Ces trois dossiers devront faire l'objet d'un suivi attentif
de la part de notre commission et du Parlement. Nous y veillerons.
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Débat
sur les visas et le contrôle aux frontières
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Strasbourg
, le 13 mars 2001
INTERVENTION DE GERARD DEPREZ - Rapporteur sur:
- l'initiative de la République de Finlande en vue
de l'adoption du règlement réservant au Conseil
des pouvoirs d'exécution en ce qui concerne certaines
dispositions détaillées et modalités
pratiques relatives à l'examen des demandes de visas
- l'initiative de la République du Portugal en vue
de l'adoption du règlement du Conseil réservant
au Conseil des pouvoirs d'exécution en ce qui concerne
certaines dispositions détaillées et modalités
pratiques relatives à la mise en oeuvre du contrôle
et de la surveillance des frontières
Monsieur le Président, Chers Collègues,
L'initiative de la République finlandaise, qui nous
est soumise aujourd'hui, a pour objectif essentiel de réserver
au Conseil des pouvoirs d'exécution en ce qui concerne
certaines dispositions détaillées et modalités
pratiques relatives à l'examen des demandes de visas.
L'initiative de la République portugaise vise en fait
le même objectif, à savoir réserver au
Conseil des pouvoirs d'exécution, mais en ce qui concerne
cette fois le contrôle et la surveillance des frontières.
En ce qui concerne le problème fondamental, je voudrais
faire appel à notre Assemblée pour qu'elle rejette
ces deux initiatives qui, à mes yeux, comportent quatre
fautes politiques graves.
Une faute politique, d'abord, contre l'esprit communautaire
et contre l'esprit du Traité d'Amsterdam. Lorsque le
traité d'Amsterdam a décidé le passage
de l'acquis de Schengen du troisième au premier pilier,
il l'a fait pour faire échapper la matière concernée
aux pratiques intergouvernementales et les intégrer
dans le cadre juridique et institutionnel normal. En se réservant
les pouvoirs d'exécution, le Conseil nie en fait l'esprit
du Traité d'Amsterdam, en perpétuant dans la
pratique les méthodes intergouvernementales qui avaient
lieu auparavant.
La deuxième faute du Conseil est, je dirais, d'ordre
institutionnel. Je dois rappeler en effet à mes collègues
que l'article 202 du traité de la Communauté
européenne n'est pas un article quelconque. Il appartient
aux dispositions institutionnelles stricto sensu du Traité,
lesquelles dispositions jouissent, aux yeux de la Cour de
Justice, d'une véritable primauté. En se réservant
les pouvoirs d'exécution, en considérant qu'il
s'agit d'un cas spécifique, ce que d'ailleurs il ne
parvient pas à motiver de manière circonstanciée,
le Conseil prend, à mes yeux, des libertés avec
une disposition fondamentale du Traité de la Communauté
européenne, ce qui, à mon sens, est inacceptable.
La troisième faute commise par le Conseil l'est à
l'égard de la Commission. Pour justifier le fait qu'il
entend se réserver les pouvoirs d'exécution,
le Conseil invoque la sensibilité du domaine des visas
et de la politique de gestion des frontières. Cet argument
ne résiste pas à l'analyse, en particulier quand
on sait que le règlement relatif au format uniforme
des visas réserve, lui, expressément les mesures
d'exécution, qui sont par ailleurs secrètes,
à la Commission, alors qu'il s'agit bien évidemment
d'une matière particulièrement sensible !
Il m'importerait d'ailleurs de savoir pendant combien de
temps encore la Commission des Communautés européennes
va assister sans réagir au véritable déplumage
de ses pouvoirs auquel le Conseil se livre par rapport à
elle ! Non seulement il exerce à sa place le pouvoir
d'initiative, mais maintenant, en plus, il veut la priver,
ainsi que le demandent les traités, du pouvoir d'exécution
!
La quatrième faute concerne directement notre Assemblée.
En se réservant les pouvoirs d'exécution –
il faut que tous les collègues le sachent –,
le Conseil prive le Parlement européen de toute l'information
à laquelle il aurait droit dans ce que l'on appelle
le cadre normal de la comitologie. Ce refus d'information
est d'autant plus grave que certaines décisions sont
déjà, et continueront, à être prises
demain dans le cadre de procédures qui sont protégées
par le secret.
C'est ainsi par exemple qu'en vertu de la procédure
dite de consultation préalable, certains ressortissants
de pays tiers qui veulent venir dans un des pays de l'Union,
de l'espace Schengen, ne pourront pas y avoir accès
parce qu'un pays, dont nous ne connaîtrons jamais l'identité,
et qui n'est pas nécessairement le pays de destination,
aura émis un veto contre cette personne, pour des raisons
que nous ne connaîtrons jamais et qui ne devront jamais
être justifiées.
Certes, je ne veux pas mélanger les genres en prétendant
que nous devons avoir un droit de regard sur les décisions
individuelles concernant chaque demande de visa, mais je ne
peux accepter le fait que, dans des matières aussi
fondamentales qui touchent aux libertés essentielles
des citoyens, le Conseil n'aura jamais aucun compte à
rendre devant personne ni sur ses priorités, ni sur
les critères de ses choix. Ce n'est pas seulement un
déficit démocratique, c'est un véritable
déni de démocratie. C'est la raison pour laquelle
je demande à notre Assemblée, suivant en cela
la commission des libertés et des droits des citoyens,
de la justice et des affaires intérieures, qui l'a
fait à l'unanimité, de rejeter purement et simplement
les initiatives de la République de Finlande et de
la République du Portugal. |
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Débat
sur les visas de long sejour |
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Strasbourg
, le jeudi 18 janvier 2001
"Initiative de la République française
en vue de l'adoption du règlement du Conseil relatif
à la libre circulation avec un visa de long séjour"-
Rapport DEPREZ
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
L'initiative de la République française qui
fait l'objet de mon rapport s'intéresse aux ressortissants
de pays tiers qui sont titulaires d'un visa national de long
séjour (c'est-à-dire d'une validité de
plus de trois mois), délivré par un Etat membre
de l'espace Schengen, et qui sont dans l'attente de la délivrance
d'un titre de séjour dans cet Etat membre.
Dans l'état actuel du droit communautaire - c'est
l'article 18 de la Convention d'application Schengen -, ce
ressortissant de pays tiers ne peut qu'effectuer un transit
par le territoire des autres Etats membres pour se rendre
dans le pays qui lui a délivré le visa de long
séjour.
Une fois arrivé dans le pays de délivrance
du visa, ce ressortissant ne peut plus circuler dans l'espace
Schengen tant qu'il n'a pas obtenu son titre de séjour.
Or - et c'est là très précisément
que réside le problème -, la délivrance
de ce dernier peut prendre plusieurs semaines, voire dans
certains cas plusieurs mois, en raison de la lourdeur des
procédures administratives, de la mauvaise coordination
des services, ou de la difficulté pour l'intéressé
de connaître avec précision la procédure
à suivre.
De ce fait, le titulaire d'un visa de long séjour,
en attente de son titre définitif de séjour,
est celui qui se trouve, du point de vue de la liberté
de circulation dans l'espace Schengen, dans la position la
plus défavorable par rapport aux autres ressortissants
de pays tiers.
Cette situation est d'autant plus paradoxale que l'obtention
d'un visa national de long séjour est soumise, dans
chacun de nos pays, à un ensemble de conditions très
strictes. Les demandeurs font l'objet d'une enquête
approfondie, ils doivent démontrer qu'ils disposent
de ressources suffisantes et produire, selon le cas, soit
une attestation qui certifie leur acceptation dans un établissement
d'enseignement ou de recherche, soit un contrat d'emploi en
bonne et due forme.
L'objectif poursuivi par l'initiative de la République
française est simple et très clairement affirmé
dans l'exposé des motifs : il s'agit de rendre possible
la circulation dans l'espace Schengen des titulaires d'un
visa national de long séjour n'ayant pas encore reçu
leur titre de séjour.
Nous sommes, du moins je l'espère, pratiquement unanimes
à partager cet objectif de la République française.
Le problème ne se trouve donc pas au niveau de l'objectif
poursuivi, mais bien au niveau des moyens choisis pour l'atteindre,
et des conséquences que ceux-ci impliquent en termes
de pouvoir discrétionnaire des Etats par rapport aux
droits accordés aux citoyens.
De manière assez surprenante, en effet, l'initiative
de la République française choisit comme base
juridique l'article 62, point 2), point b) sous ii), qui concerne
"les procédures et conditions de délivrance
des visas par les États membres", et l'article
63, point 3), point a), qui concerne "les conditions
d'entrée et de séjour ainsi que les normes concernant
les procédures de délivrance par les États
membres de visas et de titres de séjour de longue durée".
Or si l'objectif réel est de faciliter la circulation
dans l'espace Schengen, la base juridique qui s'impose est
l'article 62, point 3), qui stipule que "le Conseil arrête
[…], dans les 5 ans qui suivent l'entrée en vigueur
du traité d'Amsterdam, des mesures fixant les conditions
dans lesquelles les ressortissants de pays tiers peuvent circuler
librement sur le territoire des États membres pendant
une durée maximale de trois mois".
Le choix de la base juridique n'est jamais un choix innocent.
En réalité, la base juridique retenue dans l'initiative
française démontre que son objectif prioritaire
consiste à harmoniser les conditions de délivrance
des visas de long séjour, en les assimilant à
des visas uniformes de court séjour.
Ce faisant, la République française donnerait
le droit à tous les Etats membres mettant en œuvre
la coopération Schengen, par le biais de la procédure
de consultation préalable (mise en œuvre sur la
base de l'article 17, paragraphe 2 de la Convention d'application
Schengen), d'être informés de toute demande de
visa de long séjour dans tout autre pays de l'espace
Schengen, et de pouvoir en conséquence faire obstacle
à la liberté de circulation des demandeurs qu'ils
n'agréeraient pas.
J'ai, pour ma part, fait le choix d'amender le dispositif
proposé pour le mettre en accord avec son objectif
déclaré, à savoir celui de faciliter
la circulation dans l'espace Schengen des titulaires d'un
visa national de long séjour qui attendent leur titre
de séjour.
Je souscris par ailleurs à l'objectif de mettre en
œuvre un visa uniforme de long séjour, comme cela
existe pour le visa de court séjour. Mais je souhaite
qu'une telle initiative, dont la Commission devrait être
l'auteur, s'inscrive dans le cadre d'une proposition claire,
cohérente, et globale, et non comme ici par le biais
d'une initiative trop fragmentaire dans sa portée et
bancale dans l'équilibre de son dispositif.
Je vous remercie de votre attention.
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Strasbourg
, mardi 26 octobre 1999.
Monsieur le Président, chers collègues, je
voudrais me joindre aux deux orateurs précédents
pour exprimer mes remerciements et mon approbation pour le
travail effectué par le rapporteur général
et par la commission des budgets.
La commission des libertés et des droits de citoyens,
de la justice et des affaires intérieures poursuivait,
dans la perspective du budget 2000, quatre objectifs.
Le premier de ces objectifs était de mettre la nomenclature
budgétaire en rapport avec les priorités définies
par le traité d’Amsterdam et, en particulier,
le fait que dorénavant la création d’un
espace de liberté, de sécurité et de
justice est l’un des objectifs fondamentaux de l’Union.
C’est la raison pour laquelle nous avons proposé,
soutenus en cela par la commission des budgets, de regrouper
l’ensemble des politiques et des lignes budgétaires
relatives à la création de cet espace de liberté,
de sécurité et de justice sous un titre unique,
comprenant cinq chapitres qui correspondent aux grandes politiques
visant à la réalisation de l'espace de liberté,
de sécurité et de justice.
Comme deuxième objectif, nous voulions rationaliser
et restructurer les instruments budgétaires dans le
secteur de la politique d’asile et d’immigration.
Lors de la confection du budget pour l’année
1999, nous avions obtenu la création du fonds européen
pour les réfugiés. Malheureusement, suite aux
événements du Kosovo, le Conseil a dû
mobiliser la quasi totalité de ces moyens pour faire
face à la situation d’urgence au Kosovo et dans
les pays membres.
C’est la raison pour laquelle la commission des libertés
publiques a proposé que, dorénavant, dans le
domaine de la politique de l’asile et de l’immigration,
il y ait deux instruments budgétaires : le premier,
un fonds européen pour les réfugiés destiné
à financer d’une manière structurelle
les mesures nécessaires relatives à l’accueil,
à l’intégration et au rapatriement volontaire
des réfugiés en cas de flux normal ; et le second,
une deuxième ligne budgétaire visant à
permettre la prise de mesures d’urgence en cas d’afflux
massif de réfugiés. Nous avons d’ailleurs
ainsi anticipé la demande du Conseil européen
de Tampere puisque le Conseil estime qu’il convient
d’envisager de constituer, sous une forme ou sous une
autre, une réserve financière destinée
à la protection temporaire en cas d’afflux massif
de réfugiés. Monsieur le Président, cet
instrument nous l’avons déjà proposé.
Troisième objectif : un renforcement des moyens en
matière de lutte contre la criminalité et, quatrième
objectif, une ligne budgétaire permettant de prendre
des mesures dans le cadre du plan d’action de la Commission
2000-2004 de lutte contre le trafic de drogue. |
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Débat
sur LA PROCEDURE BUDGETAIRE 2001 |
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Strasbourg,
le mardi 24 octobre 2000.
Au nom de la commission des libertés et des droits
des citoyens, de la justice et des affaires intérieures,
je voudrais tout d'abord exprimer ma satisfaction à
l'égard de l'Avant-projet de Budget déposé
en son temps. C'est la quatrième année consécutive
que je suis rapporteur pour le budget de ma commission, et
pour la première fois, je puis dire que les propositions
initiales de la Commission correspondaient largement, tant
en ce qui concerne les montants que les initiatives nouvelles,
aux objectifs prioritaires de notre commission.
En ce qui concerne maintenant le projet de budget du Conseil
sur lequel nous nous prononcerons ce jeudi, je n'ai aucune
difficulté à demander à notre Assemblée
de voter en faveur des amendements proposés par la
commission des budgets, à l'initiative de notre commission
ou du rapporteur général Madame Haug.
Je note en particulier avec plaisir que, suivant notre vœu,
la commission des budgets propose d'accroître substantiellement
les crédits mis à la disposition du Fonds européen
pour les réfugiés que le Conseil avait imprudemment
- pour ne pas dire stupidement - réduits, avant de
se mettre d'accord sur les crédits de répartition
des fonds.
Je veux signaler également pour l'appuyer, l'augmentation
très nette des crédits destinés à
financer les actions pour combattre et prévenir les
discriminations, ce qui correspond à une priorité
politique de l'UE depuis Amsterdam.
Enfin, il me plaît aussi de souligner que dans le secteur
qui relève de la compétence de notre commission,
il n'y a pas moins de quatre lignes budgétaires nouvelles
qui sont proposées à notre approbation:
La première concerne la mise en œuvre d'un projet
pilote destiné à financer une campagne d'information
au sein des quinze Etats membres contre le fléau criminel
que constitue la pédophilie.
La deuxième concerne l'aide à apporter aux victimes
de violation des Droits de l'Homme.
La troisième a pour objectif de financer les actions
préparatoires à un programme de lutte contre
le trafic de drogue.
Et la dernière organise le financement d'actions à
mener avec des pays tiers - au premier rang desquels le Maroc
- en vue de mieux contrôler les flux migratoires.
Un regret cependant pour conclure : la commission des budgets
n'a pas cru bon de suivre notre commission dans sa proposition
de renforcer les moyens mis à la disposition de l'Observatoire
européen des phénomènes racistes et phénophobes,
localisé à Vienne. Je pense que c'est une erreur
qu'il convient de corriger. Au moment où les actes
racistes et xénophobes reprennent vigueur dans plusieurs
pays de l'Union, il m'apparaît important de renforcer
les moyens de l'Observatoire en lui permettant de mettre en
place un réseau techniquement fiable de collecte d'information
étendu à tous les pays de l'Union. C'est pourquoi
notre commission a réintroduit son amendement visant
à renforcer les moyens de l'Observatoire de Vienne.
Mes collègues feraient un acte techniquement juste
et politiquement opportun en votant en faveur de cet amendement.
Je vous remercie. |
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Débat
sur LA DÉCHARGE 1998 |
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Strasbourg,
le mardi 11 avril 2000.
Monsieur le Président,Chers collègues,
En tant que rapporteur de la commission des libertés
et des droits des citoyens, de la justice et des affaires
intérieures, c'est avec une certaine satisfaction que
je tiens à signaler que dans le secteur de compétence
qui est le nôtre, la Cour des comptes n'a formulé
aucune critique quant à l'exécution des crédits
pour l'exercice 1998. Je n'ai par ailleurs été
saisi d'aucune plainte de la part de quelque fonctionnaire
que ce soit. Je n'ai eu connaissance d'aucun article vengeur
de journaliste d'investigation ni d'une enquête de l'OLAF,
et je n'ai, pour ma part, découvert aucun cas avéré
de mauvaise gestion, de fraude ou de détournement dans
notre secteur. En un mot, pour ce qui est du domaine de compétence
de notre commission, rien ne s'opposerait à ce que
la décharge soit donnée à la Commission.
M'exprimant maintenant à titre personnel et sur un
plan plus général, je tiens à dire que
j'apporte mon appui aux conclusions du rapport de Mme Stauner
qui vise à postposer l'octroi de la décharge
à la Commission pour l'année 1998. Le premier
droit des citoyens, c'est que leur argent soit correctement
géré et dépensé, et tant que ce
n'est pas clairement établi, la décharge ne
doit pas être octroyée.
Toutefois, je tiens à faire deux considérations.
Il ne faut pas confondre la lutte contre la mauvaise gestion,
contre les irrégularités, contre les fraudes,
avec un règlement de compte de comptes politique ou
des attaques ad hominem. Il faut éviter, dans ce contexte,
que s'instaure un climat de vendetta politique entre les principales
institutions de l'Union.
Deuxième considération: il faut être,
à mon avis, aussi impitoyable avec soi-même qu'avec
les autres, et je m'interroge à cet égard sur
l'effet, que je prévois désastreux, de postposer
la décharge à la Commission, d'une part, alors
que le Parlement s'adjuge la décharge à lui-même,
malgré les problèmes de gestion qu'il se reconnaît,
et que les groupes politiques s'aspergent d'eau bénite
à propos de leur propre gestion. J'aurais tendance,
personnellement, à adopter une attitude plus critique
à l'égard de nous-mêmes.
Gérard DEPREZ
Rapporteur pour la décharge du budget 1998 pour la
commission des libertés et des droits des citoyens,
de la justice et des affaires intérieures.
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