Les
objectifs du MCC
Le changement dont nous avons besoin dans notre pays est un changement
relativement radical dans beaucoup de domaines.
Dans le "Projet de Manifeste", j'ai expliqué en
détail mes idées et mes propositions pour mettre ce
changement en oeuvre.
Trois domaines me semblent stratégiques pour notre pays:
1. la démocratie,
2. la relance économique de la Wallonie
3. et le déploiement de Bruxelles.
Voici, en bref, mon point de vue à ce sujet.
LA DEMOCRATIE
Je me suis rendu compte que les citoyens avaient de plus en plus
déserté le champ politique et qu’il y avait
une raison à cela : ils ont le sentiment ou la conviction
que ce n’est plus le peuple, ce n’est plus le citoyen,
qui exerce le pouvoir souverain – ce qui est l’essence
de la démocratie – mais que le pouvoir, dans la démocratie,
a été confisqué par les appareils politiques.
Le tout premier changement auquel aspire d’abord le MCC et
auquel je veux contribuer, c’est le rétablissement
véritable de la souveraineté du peuple. Je souhaite
une modification du système électoral, qui deviendrait
majoritaire, de manière telle que, demain, les citoyens à
Bruxelles et les citoyens en Wallonie puissent choisir par quel
type de majorité ils souhaitent être gouvernés.
Je pense que ce serait plus sain pour la démocratie et que
les citoyens reprendraient confiance dans leurs institutions parce
qu’ils sauraient que leur vote crée automatiquement
la majorité qui va les gouverner demain.
LA RELANCE ECONOMIQUE DE LA WALLONIE
Le meilleur moyen de situer la Wallonie, c’est de la comparer
avec les autres régions d’Europe et le constat est
relativement dur.
Si on calcule le PIB par habitant, c’est-à-dire en
fait la richesse produite par tête d’habitant sur un
territoire donné, en établissant que la moyenne européenne
est 100, la Wallonie se situe à 89, la Flandre à 115
et Bruxelles à 173. Une analyse plus fine laisse également
apparaître que l’écart entre la Wallonie et le
reste du pays s’accroît d’année en année.
Pour donner une autre indication, les Wallons représentent
pour l’instant 33 % de la population belge mais ne produisent
plus que 26 % de la richesse produite en Belgique.
C’est dire que le problème de la Wallonie est grave
et doit être traité de manière sérieuse
et urgente. C’est dire que dans les prochaines années
- et c’est un des éléments clés du message
du MCC - les Wallons doivent se réconcilier avec le développement
économique et considérer que la " re-création
" d’un appareil de production, de richesses et de biens
qui soit performant est l’urgence absolue. Ils doivent le
faire pour eux d’abord parce qu’ils sont les premières
victimes de la situation de la Wallonie : le taux de chômage
en Wallonie est le double de celui de la Flandre, le revenu du Wallon
s’accroît chaque année en moyenne moins vite
que celui du Flamand.
Il est vrai que si vous analysez de manière plus approfondie
la situation au niveau de la Wallonie, vous vous rendez compte qu’il
y a également dans le sud du pays des zones dans lesquelles
le taux de croissance de l’économie est supérieur
au taux de croissance que vous constatez dans le nord du pays. Donc,
la réalité wallonne est une réalité
extrêmement différenciée et l’objectif
que nous poursuivons c’est de faire en sorte que le modèle
de la réussite - qui est déjà à l’œuvre
dans un certain nombre de zones maintenant - se diffuse progressivement
vers les zones dans lesquelles il ne fonctionne pas encore. De cette
manière, on en arrivera à l’inverse de la situation
actuelle où c’est le modèle de ce qui ne va
pas qui a tendance à se généraliser dans les
régions qui vont.
Pour inverser cette tendance, quatre changements sont nécessaires.
Il faut tout d’abord un changement de politique en Wallonie.
C’est la raison pour laquelle je suis un partisan de la fédération
des forces du changement au sein d'un grand mouvement réformateur
(MR), seule force politique actuellement capable de constituer une
véritable alternative au PS, et de mettre fin à sa
position dominante en Wallonie.
Je plaide deuxièmement pour un changement culturel. Je crois
que la culture en Wallonie est devenue pour différentes raisons
une culture beaucoup trop centrée sur ce que les autres peuvent
faire pour nous et non pas suffisamment sur ce que nous pouvons
faire pour nous-mêmes. Je pense qu’il faut dire aux
nouvelles générations que si les Wallons ne se retroussent
pas les manches, s’ils ne veulent pas reconquérir la
maîtrise de leur développement économique et
s’ouvrir à la dimension du monde, ils n’auront
que le choix, pour la plupart d’entre eux, entre vivoter ici
ou devoir s’expatrier.
Une autre chose qui pour moi est devenue une priorité, c’est
de faire prendre conscience aux Wallons que Bruxelles est leur principale
chance en matière de développement. Dès à
présent, Bruxelles est la première entreprise qui
emploie des Wallons dans le sud du pays. Il y a 140.000 wallons
qui viennent travailler à Bruxelles tous les jours. Je veux
renforcer l’axe Bruxelles-Wallonie. Bien sûr, je ne
veux pas enfermer Bruxelles seulement dans cet axe-là. Bruxelles
est destinée à devenir une ville internationale qui
attire aussi bien le nord que le sud du pays, qui attire l’ensemble
de l’Europe et qui attire le monde. Je veux indiquer par là
que les Wallons doivent profiter de cette chance exceptionnelle.
Le quatrième changement consiste à mener d’autres
politiques en Wallonie. Les politiques que nous menons ne sont pas
bonnes pour le développement économique de la Wallonie.
Il faut faire prendre conscience à la population wallonne
et en particulier aux décideurs économiques de ce
que la structure économique de la Wallonie n’est pas
basée sur des éléments qui sont générateurs
de croissance. Je crois que pour attirer les investissements dans
une région déterminée, il y a un certain nombre
de moyens relativement simples qui peuvent être pratiqués
:
Il faut tout d’abord aller chercher les investissements.
Nous n’avons pas, au niveau wallon, une structure professionnelle
qui soit orientée vers la recherche des investissements dans
le reste du monde, ce qui est absolument nécessaire ;
Lorsqu’un investisseur est intéressé par une
localisation dans notre pays, en particulier dans le sud, il faut
que les formalités puissent se dérouler le plus rapidement
possible. Or, le drame dans notre pays, c’est qu’un
certain nombre de structures publiques, notamment les intercommunales,
se livrent une concurrence effrénée pour essayer d’attirer
les investissements chez elle. Or, il faut une structure centralisée
qui prenne en charge le dossier d’investissements, qui essaie
de trouver de meilleures localisations et qui essaie de faciliter
aussi les investissements annexes qui peuvent aider à l’installation.
Par exemple, le raccordement à une route ou à une
autoroute, le raccordement aux chemins de fer ou une politique déterminée
en matière d’aménagement du territoire ;
Il faut simplifier et recentrer toute une série d’aide
à l’expansion économique suivant un dispositif
permanent et très simple. Soit on prend une réserve
d’investissements qui est fiscalement déductible et
on maintient ce dispositif pendant un certain nombre d’années,
soit on permet de pratiquer un système d’amortissements
accélérés. On doit choisir un nouveau dispositif
structurel, le faire à un niveau qui soit significatif et
le garder pendant plusieurs années ;
Je crois aussi qu’il faut impérieusement avoir en
termes de fiscalité d’entreprises, une fiscalité
qui ne soit pas supérieure à la moyenne des pays qui
nous entourent parce que les capitaux ne viennent pas s’investir
là où les perspectives de rentabilité ne sont
pas bonnes. Nous pensons aussi que, dans notre pays, les charges
sociales et para-fiscales sont trop élevées et donc
que dans les prochaines années, il faut faire un effort considérable
de l’ordre de plusieurs centaines de milliards.
Comme toutes les études le démontrent, les entreprises
qui marchent le mieux, celles qui ont les meilleures perspectives
de croissance, celles qui sont les plus susceptibles d’attirer
le capital à risque sont celles qui sont basées sur
un potentiel technologique plus élevé. Un soutien
déterminé à la recherche scientifique opérationnelle
à l’intérieur des entreprises et une amélioration
des rapports entre les entreprises et les centres de recherche universitaire
sont donc de prime importance.
LE DEPLOIEMENT DE BRUXELLES
Bruxelles est devenue une ville très cosmopolite avec une
importante partie de population d’origine étrangère
incluant deux catégories de gens : ceux des grandes institutions
internationales disposant de revenus élevés et appartenant
à l’élite bruxelloise et ceux d’origine
beaucoup plus méditerranéenne – des deux côtés
de la Méditerranée d’ailleurs – qui n’ont
pas les mêmes chances, ne vivent pas dans les mêmes
quartiers et n’ont pas les mêmes accès à
l’emploi. Nous sommes donc en présence d’une
société à deux vitesses. Je pense donc que
nous devons donner à Bruxelles pour les prochaines années
quatre priorités.
La première des priorités - parce que c’est
une des sources les plus importantes de richesse de Bruxelles et
de son rayonnement dans le monde - c’est de confirmer sa vocation
comme ville internationale, comme ville d’accueil des institutions
internationales et des institutions européennes. Je pense
même que les Bruxellois ne mesurent pas ce que cela représente
pour le développement de Bruxelles, pour la richesse produite
à Bruxelles et donc pour ce dont ils peuvent bénéficier
personnellement. On a calculé que la localisation des institutions
européennes à Bruxelles apportait à la Région
bruxelloise approximativement 120 milliards de revenus supplémentaires
chaque année. Je crois que la vocation internationale de
Bruxelles est son premier atout.
La seconde priorité consiste à mener une politique
beaucoup plus énergique d’accès à l’emploi.
A Bruxelles, le taux de chômage des jeunes est le plus élevé
de toute la Belgique ce qui veut dire que les jeunes, en règle
générale d’origine étrangère,
n’ont pas facilement accès à l’emploi
parce que l’emploi est trop coûteux pour ceux dont le
niveau de qualification n’est pas élevé. Un
moyen privilégié pour aider à l’emploi,
c’est de diminuer drastiquement le coût du travail particulièrement
pour les jeunes qui sont faiblement ou peu qualifiés.
La troisième priorité est de réhabiliter Bruxelles.
Certains quartiers sont délabrés sur le plan de l’infrastructure,
d’autres sur le plan de l’habitat. On a besoin à
Bruxelles d’une véritable politique intégrée
de qualité en matière d’infrastructures, en
matière de circulation et de mobilité, de réhabilitation
de l’habitat. De grandes opérations de promotion doivent
y être menées.
La quatrième priorité est de faire en sorte que Bruxelles
soit une ville dans laquelle on puisse vivre en sérénité
et en sécurité. Je n’ai pas peur de dire - parce
que je suis profondément démocrate - que le combat
pour la sécurité est un combat profondément
démocratique. Il faut que les habitants de Bruxelles puissent
se déplacer dans tous les quartiers de leur ville en parfaite
sécurité. Des mesures de prévention, d’assistance
et de répression doivent être prises à cette
fin. L’état de droit doit régner dans la rue
à Bruxelles comme il doit régner en Wallonie, dans
le reste du pays et dans le reste de l’Europe.
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