Manisfeste
> Notre stratégie
Le temps est révolu où il était possible
à une seule personne ou à quelques-uns - soit qu'elles
en aient eu la légitimité soit qu'elles l'aient imposé
par la brutalité - d'engager de manière durable le
destin de tout un peuple. Dans une société démocratique
adulte, il est exclu de mettre tout un peuple en mouvement par le
seul effet de mots d'ordre ou de décrets venus d'en haut.
Le redressement de la Wallonie, le déploiement de Bruxelles,
l'élan solidaire de tous les francophones reposent dans les
mains de toutes celles et de tous ceux qui vivent dans nos régions
et qui refusent de baisser les bras.
Pourles réunir, notre stratégie comporte deux axes
distincts mais complémentaires: la création du Mouvement
des Citoyens pour le Changement, et la fédération
des forces du changement.
I. La création d’un
Mouvement.
A toutes celles et à tous ceux qui veulent que les choses
changent, nous lançons un appel à nous rejoindre au
sein du Mouvement des Citoyens pour le Changement.
Le Mouvement des Citoyens pour le Changement veut être un
lieu de rassemblement de citoyens et de citoyennes libres, égaux,
et fraternels. Il veut rassembler toutes celles et tous ceux qui
partagent l'ambition de concevoir d'abord, de mettre en oeuvre ensuite,
le projet commun de salut public que la gravité de la situation
actuelle rend à la fois urgent et nécessaire.
Le Mouvement des Citoyens pour le Changement n'est pas un parti
politique au sens traditionnel du terme. Il n'entend pas enrôler
les gens dans une structure hiérarchisée et disciplinaire
où la liberté d'expression doit s'effacer devant la
proclamation du mot d'ordre. Il refuse d'entrer dans le système
où la carte d'affiliation est tout autant sinon davantage
un passeport pour la nomination ou la promotion plutôt que
l'expression d'une conviction personnelle. Il s'interdit de créer
ou d'entretenir des structures ou des organismes destinés
à "caser" les siens ou à prendre sa part
du butin commun.
Par nature, le Mouvement des Citoyens pour le Changement est ouvert
et pluraliste. Il s'adresse à tous les citoyens, à
toutes le citoyennes vivant en Wallonie et à Bruxelles, sans
considération d'âge, de sexe, d’origine, de condition,
de conviction religieuse ou philosophique.
Il s'adresse aussi bien aux chrétiens qu'aux laïcs
pour autant qu'ils se respectent mutuellement et qu'ils soient convaincus
que leur responsabilité de citoyen ne peut pas se limiter
à défendre les intérêts des organisations
qui leur sont proches mais leur enjoint à prendre à
bras le corps les problèmes de tous.
Il s'adresse tout autant aux belges de souche, qu'aux nouveaux
belges, aux résidents de toute origine ou confession qui
ont choisi de lier leur destin au nôtre et qui sont déjà
devenus ou deviendront demain, eux-mêmes ou leur descendance,
des nôtres à part entière.
Il entend accueillir, sur un même pied, celles et ceux qui
sont déjà engagés dans l'action politique et
se sentent à l'étroit dans les appareils existants,
de même que tous les autres, réfractaires au système
actuel, qui aspirent à l'air plus vif du changement.
II. La fédération
des forces du changement.
Le Mouvement des Citoyens pour le Changement ne veut être
ni une forteresse de partisans, ni un îlot d’intellectuels
marginaux.
Son objectif, c’est le changement. Sa stratégie,
c’est le rassemblement.
C’est pourquoi, il affirme expressément sa volonté
de travailler au regroupement de toutes les forces décidées
à mettre fin à l’hégémonie socialiste
dans le Sud du pays et de supplanter démocratiquement les
tenants du repli, de la bureaucratie et des droits acquis.
Fédérer les forces du changement est au coeur de
notre stratégie.
Cette fédération - dont les modalités d’organisation
restent à inventer et à négocier - doit viser
à réussir la mobilisation et la synthèse de
plusieurs courants de pensée que l’histoire de notre
pays a divisés et qu’il importe aujourd’hui de
réunir :
- un courant personnaliste, dont la raison d’être
consiste à rappeler en permanence les valeurs de l’humanisme
intégral : priorité à la personne, égalité
absolue des êtres humains, engagement personnel à l’égard
de l’humanisation de l’homme;
- un courant libéral, dont la vocation fondamentale est
d’appeler les citoyens à mettre en oeuvre toutes leurs
capacités d’initiative et de création dans la
production et l’échange de biens et de services;
- un courant francophone, soucieux d’organiser la communauté
de destin des francophones de notre pays, non pour se replier frileusement
sur eux-mêmes, mais d’abord pour s’ouvrir au monde
à partir de valeurs et d’approches communes;
- un courant social-démocrate, soucieux avant tout de veiller
à ce que les fruits de la croissance soient répartis
de manière équitable , et que les impératifs
de la croissance soient articulés sur les exigences de la
solidarité.
La synthèse de ces courants d’idées ne se
fera pas en un jour. Elle se construira au fil du temps, dans l’action
commune au service de l’intérêt général.
Cette nouvelle configuration politique a, par définition,
une vocation majoritaire. L'Histoire nous apprend qu'il n'y a pas
de grand changement possible sans la création d'un grand
rassemblement pour le concevoir et sans la durée pour le
mettre en oeuvre.
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