Discours
: quelques textes importants
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Dinant
: Assemblée Générale du MCC, le
4 décembre 2005 |
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Discours de clôture de Gérard DEPREZ
Assemblée Générale du MCC
Dinant - le 4 décembre 2005
Madame la Présidente du M.C.C.,
Monsieur le Président du M.R.,
Monsieur le Président du F.D.F.,
Chers collègues parlementaires,
Mesdames,
Messieurs,
Chers Amis du M.C.C.,
A la fin de cette matinée, au cours de laquelle nous
avons actualisé notre Manifeste et nos statuts, je
veux, en tout premier lieu, exprimer des remerciements.
Remerciements, tout d'abord, à vous toutes et vous
tous, fondateurs anciens ou nouveaux adhérents, sympathisants,
amis, citoyens de la première et la dernière
heure (dont nous savons depuis la célèbre parabole
de l'Ecriture, qu'ils ont tous droit à la même
considération)... A vous toutes, à vous tous,
merci.
Remerciements ensuite à l'équipe de Dinant,
sous la conduite de Richard FOURNEAUX (il est facile à
reconnaître, c'est le 2e nœud papillon le plus
célèbre de Wallonie) et avec l'appui logistique
de notre ami Robert CLOSSET, de son épouse Carine et
de leurs amis. Merci à vous toutes et tous pour votre
accueil dans cette bonne ville de Dinant, pour l'aide à
l'organisation de cette journée et pour la capacité
de mobilisation que vous avez manifestée. Tout le monde
sait bien qu'il y a, dans les environs, des esprits chagrins,
pire, des pervers ou des revanchards qui sont prêts
à tout pour salir Richard, pour l'abattre et pour éliminer
à sa suite tous ses coéquipiers. Aujourd'hui,
je sais que c'est peine perdue. Au soir des élections
communales, le 8 octobre de l'an prochain, c'est un immense
nœud papillon qui flottera, vainqueur, sur l'hôtel
de ville de DINANT.
Remerciements encore à nos parlementaires, à
nos animateurs, aux bénévoles, au secrétariat
du M.C.C., à mon ami Serge Bothy, pour leur disponibilité,
pour leur travail, pour leur engagement.
Remerciements enfin aux personnalités du M.R. qui
se sont jointes à nous aujourd'hui. Merci à
Daniel DUCARME, architecte et premier Président du
M.R., qui a toujours compris et soutenu le M.C.C.
Merci à Olivier MAINGAIN, Président du F.D.F.,
de venir saluer l'autre nef latérale (c'est-à-dire
nous) de la cathédrale M.R. et de conforter, par son
action et son engagement, le pôle des réformateurs
sociaux.
Merci à Didier REYNDERS, Président du M.R.,
c'est-à-dire notre Président à tous,
d'être venu porter témoignage de sa vision réformatrice
et de sa volonté de respecter et de valoriser toutes
les composantes du Mouvement Réformateur qui nous fédère
et qui nous unit.
Merci, en ultime fin, à notre Présidente,
Nathalie DE T'SERCLAES, dont le courage n'a jamais flanché,
même dans les moments les plus difficiles et qui assure,
en particulier au travers de son activité parlementaire,
le crédit intellectuel et moral du M.C.C.
En conclusion à nos travaux de cette matinée,
je voudrais concentrer mon intervention sur quelques-uns des
défis auxquels nous devrons faire face, tous ensemble,
dans les prochaines années.
I. LA WALLONIE
Tous ceux qui ont participé à la fondation
du M.C.C. ou qui l'ont rejoint savent qu'à la base
de la création du notre mouvement, il y a un constat,
une prise de conscience.
Ce constat, qui reste malheureusement aussi vrai aujourd'hui
qu'il y a huit ans, vous le connaissez, il est écrit
noir sur blanc dans notre Manifeste: la situation économique
de la Wallonie n'est pas bonne.
La croissance économique est trop lente, l'écart
continue de se creuser entre le Nord et le Sud du pays. En
P.I.B. par habitant, si la moyenne européenne est à
100, la Flandre va atteindre 107, alors que la Wallonie traîne
aux environs de 77.
Le chômage est trop élevé, il frappe
près de 18 % de la population active de notre région.
En Flandre, il n'atteint pas la moitié.
C'est pire pour le chômage des jeunes: en Wallonie,
les jeunes de moins de 25 ans sont près de 30 % à
ne pas avoir de travail. C'est presque le record d'Europe.
Enfin, l'écart de revenus entre les Flamands et les
Wallons continue inexorablement de se creuser, année
après année.
C'est sur la base de ce constat que nous écrivons
dans le Manifeste que ce retard de développement est
un drame pour les Wallons,
un handicap pour les francophones,
une menace pour l'unité de notre pays.
La preuve vient encore d'être fournie par le dernier
manifeste en date de personnalités nationalistes du
Nord qui se sont saisies de ces chiffres pour réclamer
la fin de la Belgique.
Ces gens-là doivent savoir qu'ils nous trouveront,
avec tout le M.R., pour leur barrer la route. C'est clair
et c'est net.
Mais nous savons aussi de notre côté que ce
n'est pas seulement avec des proclamations qu'on change la
réalité. Pour changer la Wallonie, il ne suffit
pas de proclamer qu'elle doit changer, il faut mettre en œuvre
les réformes qui la feront changer.
Et la première réforme qui doit être
faite, c'est de reconnaître la réalité
en face. Il faut mettre fin, Alain DESTEXHE a failli récemment
en être la victime, à cette sinistre loi qui
veut que celui qui dit la vérité doit être
exécuté.
C'est dans cet esprit que je plaide pour que le nouveau
Ministre Président de la Région wallonne, le
très médiatique orchestrateur du dénommé
plan Marshall, prenne l'initiative de charger une équipe
d'experts indépendants d'établir précisément
l'état de la Wallonie telle qu'elle est réellement
et de refaire l'exercice dans deux ans pour mesurer ce qui
aura réellement changé. Un homme politique responsable
doit se faire juger sur les résultats de son action
et non sur les effets d'annonce et les appellations publicitaires.
Je tiens à sa disposition une série d'indicateurs
qui seraient très utiles dans cet exercice.
Mais cela n'est pas encore suffisant. Pour que le débat
politique soit alimenté de manière consistante,
je pense aussi qu'il faudrait demander à ces experts
de mettre au point des indicateurs de bonne gouvernance. (C'est
le seul moyen de vérifier objectivement ce que l'on
peut attribuer spécifiquement à l'action du
gouvernement et de sa majorité dans les résultats
constatés).
A propos, je viens de prendre connaissance d'une étude
réalisée par Julie Dubois et Robert Deschamps
des Facultés universitaires de Namur. Cette étude
compare la manière dont les Flamands d'un côté,
les Wallons de l'autre gèrent les budgets (communautaires
et régionaux additionnés) en 2005.
Premier constat: les dépenses consacrées au
remboursement des dettes sont proportionnellement 4 fois plus
importantes pour la Wallonie que pour la Flandre!
Deuxième constat: les dépenses consacrées
aux parlements, aux cabinets ministériels et aux gouvernements
sont proportionnellement 2 fois plus élevées
en Wallonie qu'en Flandre!
Troisième constat: les dépenses en faveur
des provinces sont 2 fois et demie plus élevées
en Wallonie qu'en Flandre!
Quatrième constat qui n'est pas le moins alarmant,
les dépenses consacrées au financement de la
recherche sont proportionnellement presque 2 fois plus élevées
en Flandre qu'en Wallonie!
Certes, ces calculs ont été faits avant le
soi-disant plan Marshall. Mais même en tenant compte
de cette conversion, la conclusion s'impose d'elle même:
il y a un vrai et grave problème de gouvernance
en Wallonie. Et ce n'est pas ce que nous savons aujourd'hui
de la manière dont sont gérées certaines
sociétés de logement social, sans parler du
circuit de Francorchamps et de l'application du plan TONUS
à Huy, qui nous rassurera sur la qualité actuelle
de la gouvernance en Wallonie.
C'est pourquoi, je le dis, je le répète, je
le redirai et je le répèterai
il est nécessaire et urgent de nous rassembler
et de travailler tous ensemble pour offrir, en Wallonie, une
alternative à la puissance, à la pesanteur et
au conservatisme du P.S.
Cette alternative ne peut être construite que par
le M.R., avec le M.R., autour du M.R. C'est le choix que le
M.C.C. a fait, c'est le choix qu'il rappellera demain si cela
s'avère nécessaire.
II. LA SOLIDARITE
Le deuxième défi que nous devons relever tous
ensemble est celui de la solidarité entre tous les
francophones de notre pays, c'est-à dire entre les
habitants de Bruxelles et ceux de la Wallonie.
Cette solidarité doit se manifester d'abord sur le
plan des Institutions. De tous les gouvernements que compte
notre pays - et il y en a quelques-uns, le Gouvernement de
la Communauté française est le plus évanescent,
le plus mal connu et, d'après tous les sondages, le
plus mal apprécié. Et ce n'est pas l'actuel,
sous la conduite de Marie ARENA, qui va arranger les choses.
Parce que, en réalité, le vice est à
la base: le Président du M.R. a raison de demander
que le Gouvernement de tous les Francophones soit composé
de tous les membres du gouvernement wallon et de tous les
membres du gouvernement bruxellois. Cela au moins est clair
et cohérent.
Mais l'institutionnel ne suffit pas: c'est l'interpénétration
économique qui crée le dynamisme et la solidarité.
Peu de Wallons le savent, mais Bruxelles est aujourd'hui en
Europe une des trois régions qui produit le plus de
richesse par habitant. Chaque matin, plus de 80.000 Wallons
prennent le chemin de Bruxelles pour aller y travailler avant
de rentrer chez eux. Dans les faits, Bruxelles est devenue
- je m'en excuse vis-à-vis de deux autres métropoles
wallonnes - la capitale économique de la Wallonie.
Cela doit nous conduire à regarder Bruxelles avec un
autre regard; la prospérité de Bruxelles est
une part essentielle de notre prospérité et
de notre avenir. Comment ne pas voir que l'organisation des
accès à Bruxelles, que la défense des
droits des Francophones à Bruxelles et autour de Bruxelles
est, non pas une contrainte, mais un atout pour le développement
de la Wallonie elle-même ?
III. DEFI DEMOGRAPHIQUE ET PACTE ENTRE GENERATIONS
Le troisième défi ne sera pas le plus simple
à relever. L'Europe toute entière est occupée
à vieillir. C'est le seul continent en déclin
démographique. Le côté réjouissant
de la chose, c'est que beaucoup d'entre nous vivent plus longtemps
et qu'ils vivront mieux plus longtemps. Le côté
préoccupant c'est que les générations
futures, moins nombreuses à cause de notre faible natalité,
devront assurer une charge plus lourde, pour financer les
retraites et les soins de santé d'un nombre croissant
de personnes plus âgées. Le défi est de
taille et il nous demandera à tous des efforts, de
l'imagination, du courage. Le Gouvernement actuel a commencé,
avec lucidité, à s'occuper du problème
en essayant de conclure, avec l'accord des partenaires sociaux,
un pacte entre les générations. Ce pacte que
nous soutenons est un premier pas qui en précédera
beaucoup d'autres. Dans notre pays, malheureusement, le taux
d'activité des personnes âgées de plus
de 55 ans est trop faible. C'est même l'un des plus
bas du monde! Y a-t-il quelqu'un qui croit sérieusement
que nous pourrons, en étant moins nombreux à
travailler et en travaillant moins que les autres, maintenir
le système social que nous voulons garantir et même
améliorer ? A l'évidence, la réponse
est non. Nous devrons demain être plus nombreux à
travailler et, sans doute, devrons nous travailler progressivement
un peu plus longtemps.
IV. L'EMPLOI DES JEUNES ET LE DEFI DE L'INTEGRATION
Mais il faudra aussi, et j'en arrive au quatrième
défi, que nos jeunes aient davantage de possibilités
d'emploi. C'est un malheur pour eux et un malheur pour nous
tous que le taux de chômage des jeunes de - de 25 ans,
en Wallonie et à Bruxelles, soit le plus élevé
de tous les pays de l'Union européenne - entre 28 %
en Wallonie et plus de 30 % à Bruxelles.
Ce chômage massif des jeunes est l'un des vrais scandales
de notre pays, en particulier dans la partie francophone.
D'autant plus qu'à Bruxelles en particulier une partie
importante de ces jeunes est, comme on dit aujourd'hui, "allochtone",
c'est-à-dire d'ascendance étrangère.
Mesurons-nous bien la situation de ces jeunes, qui ont aujourd'hui
la même nationalité que la nôtre et qui
doivent faire face, en même temps aux difficultés
de l'intégration et au rejet sur le marché de
l'emploi ? Mesurons-nous bien que l'avenir du financement
de notre système de protection sociale reposera en
partie sur eux, à qui nous n'avons pas toujours donné
la formation adéquate et les chances de se développer
dans et par le travail ?
V. FORMATION - EDUCATION
Ce qui me conduit à vous parler du 5e défi
dont je voulais vous parler aujourd'hui, celui de la formation
et de l'éducation. Les études internationales
qui existent en la matière montrent malheureusement
que les élèves francophones se classent assez
mal, en comparaison avec les autres pays, tant en sciences,
qu'en mathématiques et en maîtrise de la langue
maternelle. Cette situation ne peut pas rester en l'état.
Elle appelle, de notre part à tous, une mobilisation
sans précédent, dans des régions où
les matières premières sont largement épuisées
et où la matière grise est le gisement de l'avenir.
Notre système d'enseignement doit être plus performant,
il doit être plus exigeant. Ce sera mieux pour tout
le monde et en particulier pour ceux qui sont moins favorisés
par la naissance. Moins l'école est exigeante, moins
elle contribue à égaliser les chances.
Voilà, j'en termine. J'ai voulu parler avec vous
le langage de la franchise et pas de la langue de bois.
Et si je l'ai fait, c'est parce que je crois que nous sommes
de taille et à regarder la réalité en
face et à trouver ensemble les réponses aux
défis qui sont devant nous.
Parce que la force d'une société, sa vitalité,
sa capacité à surmonter les difficultés,
ne se trouve ni dans un parti, fut-il le meilleur, ni dans
les paillettes de l'Etat spectacle.
La force d'une société réside dans
la liberté, la responsabilité, la générosité
du plus grand nombre de citoyens.
C'est cela le cœur de notre message.
Vive le M.C.C. ! Vive le M.R. !
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Bruxelles
: Conférence de presse, le 26 octobre 2005 |
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I Pourquoi relancer
le M.C.C. ? Vous connaissez ma manie: 3
raisons.
1.1. Parce que les citoyens qui nous soutiennent
nous l'ont demandé.
C'est un fait que beaucoup de citoyens
qui nous accompagnent ou qui nous soutiennent, acceptent
de s'engager au M.R. à condition que cela se fasse
par l'intermédiaire du M.C.C.
Ils sont d'abord M.C.C. et c'est en tant que M.C.C. qu'ils
rejoignent le M.R.
1.2. Parce que nous en avons ressenti
le besoin si vous regardez attentivement
les parlementaires qui sont réunis ici, il est évident
qu'ils ont une histoire commune.
Nous venons tous du même "berceau" politique.
Nous avons tous, même si c'est à des moments
différents, fait le même cheminement et franchi
le même pas.
1.3.Parce que nous pensons que ce sera
positif pour le M.R.
Nous croyons profondément qu'un Mouvement comme
le M.R. qui a vocation à organiser une alternative
crédible par rapport au poids du P.S., ne pourra
réussir que s'il fédère des sensibilités
différentes et si ces sensibilités peuvent
s'exprimer de manière crédible.
Nous ne voulons pas être une petite chapelle
de la cathédrale M.R.
Nous voulons être une nef, pas la nef centrale, mais
une nef latérale.
VIVE LA NEF, FINIE LA CHAPELLE
II Qu'est-ce que nous avons de spécifique
?
Encore une fois, ça marche par trois.
La spécificité du M.C.C., c'est qu'il constitue
un MIX de 3 dimensions: Citoyen - Centriste
- Réformateur
2.1. Citoyen: la dimension citoyenne se
définit à divers niveaux:
- sur le plan des méthodes: débat
opposé à mot d'ordre, discussion opposée
à show,
- sur le plan du fond: - chaque fois que
le choix est possible, il faut donner la préférence
à la solution qui donne le plus de pouvoir aux citoyens:
- referendum
- vote majoritaire
- choix du bourgmestre
2.2. Centriste: l'objectif n'est pas seulement
de gérer une économie, ou de se battre pour
la répartition. L'objectif centriste c'est de vouloir
une société - pas seulement
une économie - performante mais aussi solidaire.
D'où l'importance accordée à l'enseignement,
au sport, à l'administration.
2.3. Réformateur: c'est la caractéristique
commune à toutes les composantes du M.R. et cela
vaut dans tous les domaines:
- dans les intercommunales et l'administration publique
(cf. Charles Michel),
- dans le bénévolat (cf. Alain Courtois),
- dans le développement des biocarburants,
- dans l'idée des écoles bilingues,
- dans l'interdiction de fumer dans les restaurants et bars
(Nathalie de T'Serclaes).
III Qu'allons-nous faire ?
3.1. Agir loyalement: LOYAUX MAIS PAS
MUETS
Notre objectif n'est pas de diviser, mais de renforcer.
Ce que nous voulons, c'est accroître la capacité
d'attraction du M.R. c'est-à-dire sa capacité
à construire l'alternative que nous appelons de nos
voeux par rapport au poids de P.S.
3.2. Lancer des débats
Le débat est une caractéristique essentielle
d'un mouvement de citoyens. Nous allons relancer des débats
de fond:
- La Turquie dans l'Europe ? Bon ou mauvais choix;
- Les écoles bilingues;
- etc.
3.3. Faire des bilans critiques
Refuser les attaques politiciennes.
Evaluer: ex. Elio Di Rupo sauve le Région wallonne
- bilan à l'entrée (10 indicateurs)
- bilan à la sortie (mêmes indicateurs)
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Congrès
constitutif du Mouvement Réformateur à
Bruxelles |
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Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C’est pour moi un plaisir et un honneur de prendre
la parole, au nom du MCC, devant les délégués
à l’Assemblée Constitutive du Mouvement
qui va dorénavant organiser notre aventure commune.
La tâche qui m’échoit ce matin est d’apporter
l’adhésion du MCC au Mouvement et au projet de
statut qui va régler son fonctionnement.
Cette adhésion, je le dis d’emblée, nous
la donnerons – les Animateurs du MCC réunis la
semaine dernière l’ont d’ailleurs déjà
donnée à la quasi unanimité.
Permettez-moi toutefois auparavant de mettre l’accent
sur quelques éléments essentiels qui ont suscité
notre intérêt, structuré nos débats
et, finalement, emporté notre adhésion.
I . A ceux qui m'ont demandé, ces
derniers temps, de définir la signification essentielle
de la démarche dans laquelle nous nous engageons, j'ai
toujours répondu en faisant référence
au sens profond de la construction européenne.
De la même manière que les Belges ne cessent
pas d'être belges en construisant l'Europe (ni les Français
ni les Allemands, ou les Italiens ou les Espagnols) , de la
même manière ni les libéraux, ni les FDF,
ni les MCC ne renoncent à ce qu'ils sont en s'intégrant
dans le Mouvement.
Non, nous ne sommes pas occupés à nous dissoudre,
à perdre notre âme, à renoncer à
notre personnalité et à notre histoire. En nous
intégrant dans le Mouvement, nous ne nous amputons
pas de quelque chose, nous nous ajoutons tous un supplément
commun. C'est en tant que citoyen belge que j'acquiers la
citoyenneté européenne, c'est en tant qu'adhérent
au PRL, au FDF, ou au MCC que j'intègre le Mouvement.
Adhérer, ce n’est pas perdre son identité,
c’est partager son projet avec des compagnons de route
qui eux aussi gardent la leur.
II . Bien sûr, et j'en viens au deuxième
élément clé du projet de statut, tout
transfert de souveraineté à des organes décisionnels
communs doit respecter des règles pour éviter
la frustration des composantes les moins fortes.
Le respect des minorités est une caractéristique
fondamentale de tout projet démocratique.
C'est la raison pour laquelle nous tenons à saluer
le contenu de l'article 4 qui garantit que chaque formation
constitutive du Mouvement dispose d'un droit d'initiative
et d'expression dans toutes les matières qui ne font
pas l'objet du projet commun ou aussi longtemps que celui-ci
n'a pas été arrêté ou modifié.
C'est dans le même esprit que nous approuvons, à
l'article 8, la disposition qui prévoit qu'en matière
de statut et de doctrine, une délégation peut
demander sur les points qu'elle désigne un vote du
Congrès à la double majorité.
En mettant l'accent sur ces éléments, je ne
veux pas dire que le MCC se réserve le droit unilatéral
d'user ou d'abuser de ces dispositions. Tout au contraire,
je veux signaler que la présence de ces dispositions,
en reconnaissant expressément l'espace d'autonomie
des composantes, est un mécanisme qui va nous pousser
à travailler tous ensemble en toute confiance, à
délibérer en commun, à anticiper les
événements, à désamorcer les conflits.
D'ailleurs, et je tiens aussi à le souligner pour
m'en féliciter, d'autres dispositions générales
sont prévues pour garantir que sur l'essentiel, l'action
commune sera la règle et que les décisions nécessaires
pourront être prises, en toute hypothèse de manière
parfaitement démocratique.
III . Je voudrais, en troisième lieu,
au nom du MCC, mettre l'accent sur un autre élément
du projet de statut qui revêt à mes yeux une
importance capitale : je veux parler de l'article 7 qui traite
explicitement de l'ouverture du Mouvement.
Cet article n'est pas et ne peut pas être une clause
de style. Etre un mouvement, plutôt qu'un parti, c'est
affirmer la volonté délibérée
de supprimer des frontières, c’est refuser de
clôturer un espace, c'est mettre fin au nationalisme
de clan, pour donner naissance à une nouvelle communauté.
L'histoire nous apprend que c'est possible : les Français
et les Allemands, que leur nationalisme respectif avait entraînés
à plusieurs reprises dans des guerres monstrueuses,
sont aujourd'hui non seulement des partenaires et des alliés,
mais des membres actifs d'une même communauté.
Ce qui a été possible pour des peuples qui se
sont faits la guerre doit l'être a fortiori pour des
formations politiques qui ont été au pire des
adversaires, au mieux des concurrents à l'intérieur
d'un même pays.
Ceux qui me connaissent bien savent que je suis habité
par l'idée de construire un Mouvement plus large encore
que celui dont nous scellons aujourd'hui le destin.
Je n'ignore pas que cette idée se heurte à
beaucoup d'obstacles et que pour réussir, elle devra
bénéficier d'une volonté forte de part
et d'autre. Mais je ne veux pas laisser passer ce jour sans
vous dire que je rêve de ce moment où toutes
les forces réformatrices du centre, y compris toutes
celles du monde chrétien, seront associées selon
les modalités qu'elles auront définies entre
elles, et parleront d'une seule voix. Cette voix, ferme sans
être brutale, forte sans être arrogante, donnera
le ton et indiquera le cap. Ce jour-là, j'en suis sûr,
l'esprit réformateur soufflera fort dans tout notre
pays, et plus encore dans le Sud, pour une véritable
renaissance.
IV . Il est, en quatrième lieu, une
autre caractéristique du projet de statut que je souhaite
mettre en exergue : il s'agit de la dimension citoyenne affirmée
à plusieurs reprises dans le texte. C'est une excellente
idée, Monsieur le Président, d'avoir prévu
à l'article 5, la possibilité d'une adhésion
directe au Mouvement.
C'est une autre idée tout aussi excellente, d'avoir
prévu à l'article suivant, la possibilité
pour ceux qui le souhaitent de participer à nos manifestations
et de s'y exprimer librement sans être tenu de faire
acte préalable d'adhésion.
Au moment où tous nos concitoyens manifestent leur
réticence à l'égard de l'esprit partisan,
il est de notre devoir de chercher de nouvelles voies pour
raviver l'intérêt pour le débat public
et faire renaître le sens de l'engagement politique.
Merci aussi pour avoir, dans l'article 25, repris directement
des statuts du MCC le concept des ateliers citoyens. Rien
n'indique mieux, je crois, l'esprit dans lequel nous voulons
redéployer le fonctionnement démocratique de
notre société : réintroduire les citoyens
au cœur du débat politique.
Permettez-moi aussi, sur un mode plus badin, d'y voir une
subtile tentative de réconcilier la pratique de certains
d'entre nous qui fréquentent assidûment, me dit-on,
certains ateliers, et l'esprit du MCC qui veut, pour sa part,
étendre le bénéfice de l'atelier au plus
grand nombre.
Plus sérieusement, je suis convaincu que les ateliers
citoyens sont appelés à devenir des creusets
de la nouvelle citoyenneté et les espaces privilégiés
de la pratique du pluralisme philosophique et religieux qui
est au cœur de notre démarche.
V . Un dernier mot enfin, pour mettre en
évidence une cinquième caractéristique
de ce projet de statut.
Je veux parler de la différenciation des rôles
que le projet de statut organise entre la Présidence
du Mouvement et le Chef de file gouvernemental. Ah que voilà
une idée positive, claire et originale !
Positive, elle l'est assurément, inspirée qu'elle
est par le souci de permettre à deux personnalités
qui doivent être fortes de conjuguer leurs forces, chacune
dans son rôle, plutôt que de laisser l'ambiguïté
multiplier les conflits et les querelles.
C'est aussi une idée qui a le bénéfice
de la clarté et de la transparence politiques.
C'est une évidence que la presse a déjà
relevée et que l'opinion publique a déjà
pressentie. Allez, Louis, on peut le dire dès aujourd'hui,
le futur Chef de file gouvernemental, c'est déjà
toi aujourd'hui, ce sera assurément toi demain. Et
comme tu disposes en outre des qualifications linguitiques
nécessaires , que tu as prouvé ta capacité
à te faire respecter et à dénouer les
plus inextricables situations, et qu'en outre, tu seras soutenu
par un grand Mouvement que Daniel aura d'abord conduit à
la victoire électorale, il est évident que nous
disposons avec toi d'un vrai leader gouvernemental, capable
d'assumer avec honneur et efficacité , les plus hautes
responsabilités.
L'idée est aussi structurellement forte, parce qu'elle
a l'ambition de donner une légitimité démocratique
directe à l'attribution de la plus haute responsabilité
exécutive. Il est tout à fait clair à
mes yeux que si nous voulons voir demain nos bourgmestres
choisis par le peuple et non désignés dans d'obscurs
caucus ou dans de sordides marchandages - comme on l'a vu
notamment à Bruxelles - il n'y a pas de raison que
nous nous interdisions de réfléchir aux mécanismes
légaux qui permettront, demain, aux citoyens eux-mêmes
de choisir les titulaires des plus hautes responsabilités
exécutives de l'Etat, des Communautés et des
Régions.
Voilà, mes amis, je conclus.
A la suite des Animateurs du MCC qui l’ont déjà
fait sans équivoque, j’apporte publiquement l’adhésion
du MCC au nouveau Mouvement et je demande à tous nos
délégués, d’exprimer formellement,
au moment du vote, notre soutien et notre engagement.
Dès demain, nous serons tous disponibles pour apporter
notre contribution aux chantiers réformateurs que nous
allons ouvrir ensemble pour mieux répondre aux besoins
et aux aspirations des citoyens
Aujourd’hui nous nous lions, dès demain nous
travaillons ensemble, après-demain nous gagnons ensemble.
Vive le Mouvement !
Bruxelles, 24 mars 2002
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Réunion
de la Fédération PRL FDF MCC - Hannut,
le 2 septembre 2001 |
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Un de mes amis, d’un âge plus respectable
que le mien, a l’habitude de me dire – je ne sais
s’il cherche à se rassurer lui-même ou à
m’avertir de quelque chose – cet ami, donc a l’habitude
de dire que la jeunesse n’a pas d’âge. Je
lui donne toujours raison, tout en pensant par-devers moi qu’il
est tout de même plus facile d’être jeune
à 20 ans qu’à 50 ans.
Ce qui est vrai de la jeunesse, l’est aussi de l’expérience,
si l’on en croit la sagesse populaire. L’expérience
n’a pas d’âge, vous en conviendrez avec moi,
même si chacun sait qu’on a plus de chance d’avoir
de l’expérience à 50 ans qu’à
20 ans.
C’est dons tout naturellement au nom de l’expérience
qui est la mienne et de la jeunesse qui est celle du MCC que
je tiens aujourd’hui à vous adresser quelques
mots.
C’est ma conviction profonde que si nous voulons faire
face, comme nous en avons le devoir, à l’indifférence,
à l’apathie voire au rejet que beaucoup de citoyens
manifestent aujourd’hui à l’égard
du monde politique, nous devons avoir le courage de mettre
en œuvre les changements nécessaires.
Si, dès sa formation, le MCC a choisi de s’engager
dans la Fédération que constituaient alors le
PRL et le FDF, c’est parce que nous étions convaincus
dès le départ, que la bonne santé démocratique
d’un pays ou d’une région passe par l’existence
de formations politiques qui offrent des choix clairs aux
citoyens. Il n’y a pas, à nos yeux en tout cas,
de vrai choix pour les citoyens quand la concurrence entre
les partis politiques se limite à savoir quel est celui
qui va distribuer le plus au plus grand nombre, sans se préoccuper
de savoir comment on va produire la richesse à répartir
et sans jamais encourager ceux qui la produisent.
Certes, je sais bien, et je veux réaffirmer, que
la justice sociale est une vertu « cardinale »
aussi bien pour les Libéraux que pour toute la Fédération.
Mais nous savons tous aussi que pour avoir plus de solidarité
il faut en permanence se préoccuper de produire plus
de richesse à répartir, sous peine d’être
contraints de racketter les uns pour aider les autres ou,
pire encore, comme les régimes communistes l’ont
fait hier, d’organiser de sinistres carêmes de
partage de la pénurie, derrière des rideaux
de fer hérissés de miradors.
La Fédération que nous voulons ne doit pas
avoir peur de dire que la condition sine qua non pour organiser
une société plus juste et plus solidaire, c’est
de construire une société plus performante,
c’est-à-dire plus dynamique, plus entreprenante,
plus libre.
A nos yeux, le monde francophone et plus particulièrement
le monde wallon a un urgent besoin d’une formation politique
résolument réformatrice qui ait plus de force
et de volonté de changement pour devenir le levier
et le fer de lance du développement économique
du Sud du pays.
Monsieur le Président,
Mes chers Amis,
Mesurée à l’aune de l’histoire
d’un pays, la Fédération est jeune, très
jeune même. Née avec Jean Gol, amplifiée
par le savoir faire et le charisme de Louis Michel, elle s’attelle
aujourd’hui, sous l’autorité de Daniel
Ducarme, à se mettre en mouvement pour atteindre son
plein développement.
Je voudrais te dire, Daniel, que dans ce long périple
et ce grand travail que nous allons faire ensemble, tu peux
compter sur mon engagement et sur l’engagement de tout
le MCC.
Nous sommes prêts, nous n’avons d’ailleurs
cessé de le réclamer, à participer activement
aux délibérations et aux décisions des
organes de la Fédération que nous avons créés
ensemble.
Nous sommes prêts, nous l’avons d’ailleurs
dit depuis le début, à faire liste commune sous
un label commun, dès que nous en aurons convenu entre
nous.
Nous sommes prêts, comme nous l’avons déjà
fait, à faire des propositions pour élaborer
ensemble le texte commun qui sera le socle fondateur de toute
notre identité et de nos priorités communes.
Bien sûr, je ne peux exclure totalement le risque
qu’à un moment ou l’autre, j’utiliserai
un mot un peu trop fort – chacun connaît en particulier
mon affection pour certaine tribu africaine - ou que je formulerai
un jugement une peu trop carré, ou une revendication
que certains jugeront trop radicale.
Mais, je te le demande, je vous le demande, quel intérêt
auriez-vous à faire cause commune avec nous, si nous
étions totalement démunis d’intelligence,
totalement dépourvus de caractère et, de surcroît,
totalement muets ? Une telle éventualité, j’en
suis sûr, est de nature à vous horrifier autant
qu’elle nous répugne.
L’expérience m’a appris qu’on tire
davantage profit de la critique d’un ami que des louanges
d’un suiveur ou pire, des compliments d’un courtisan.
Quelques remarques encore, avant de conclure.
La grande œuvre, le grand mouvement, dans lequel nous
nous engageons ensemble perdrait l’essentiel de son
sens s’il n’avait pour ambition que d’améliorer
nos rapports mutuels, satisfaits que nous serions des accords
contractés entre nos trois composantes.
Si nous nous mettons en mouvement, c’est pour mieux
nous ouvrir à d’autres, c’est pour rendre
plus attractif et plus crédible notre message, en un
mot c’est pour rassembler davantage.
Je le dis souvent, mais je veux le répéter
encore, la grande force démocratique, réformatrice
francophone que le MCC appelle de ses vœux, doit avoir
pour objectif de rassembler, au-delà des clivages hérités
du 19ème siècle, toutes celles et tous ceux
qui, du centre au centre droit, sont habités par la
passion réformatrice au service des citoyens de leur
région, de leur communauté, de leur pays.
La synthèse doctrinale et programmatique que nous
devons réussir doit avoir pour ambition de rassembler
autour des valeurs de liberté et de justice, d’initiative
et de responsabilité, de performance et de solidarité
tous les réformateurs francophones et germanophones,
qu’ils soient libéraux, centristes, personnalistes,
sans distinction de condition, d’âge, de sexe,
de race, de conviction religieuse ou philosophique. Si la
volonté d’ouverture n’est pas présente
dès le départ, si elle n’oriente pas notre
réflexion tout au long de notre démarche, nous
réussirons peut-être à mieux nous organiser
entre nous mais nous ne réussirons pas à rassembler
– c’est-à-dire qu’en réalité
nous ne réussirons pas du tout.
Un mot encore. Rassembler ne veut pas dire uniformiser.
De la même manière qu’il serait illusoire
et même stupide de vouloir faire l’Europe en supprimant
les langues, les cultures, les traditions des peuples qui
la composent, de la même manière il serait illusoire
de vouloir organiser la Fédération en procédant
à une vaste opération de clonage politique.
Il faut, tout au contraire, accepter l’apport spécifique
de chacun, l’intégrer au mieux dans le projet
commun, tout en fixant, cela va de soi, le cadre dans lequel
la différence peut s’exprimer et les procédures
par lesquelles on évite que l’expression de la
différence ne puisse porter atteinte aux intérêts
de tous. Ce cadre et ces procédures existent aujourd’hui.
Il appartient à chacun de nous de les respecter loyalement.
Monsieur le Président,
Mes chers amis,
J’ai relu tout à fait par hasard, ces derniers
jours une petite phrase de Michel Ange qui convient parfaitement,
je crois, pour définir ce que nous devons faire. Michel
Ange a dit simplement ceci :
« Celui qui s’habitue à suivre ne passera
jamais devant »
C’est le moment pour nous tous de passer devant. |
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Bastogne, Parlement du MCC, 8-09-2000 |
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Dans le large éventail des sujets qui alimentent les
débats et les prises de positions de cette rentrée
politique j’ai choisi de développer davantage trois
thèmes :
a) la réforme fiscale.
b) le fonds de pension.
c) le financement de l’enseignement.
I) La réforme fiscale
Didier Reynders, notre Ministre des Finances a raison de
rappeler que la pression fiscale et parafiscale se situe à
un niveau très supérieur à la moyenne
européenne : les Belges paient, chaque année,
quelque 450 milliards de FB en plus que s’ils étaient
imposés au taux européen moyen.
Il a d’autant plus raison de le rappeler que les autres
pays européens – à commencer par la Hollande,
la France et l’Allemagne, qui sont à la fois
nos voisins et nos concurrents les plus directs – viennent
de s’engager dans de vastes programmes de réduction
des impôts directs. Si notre pays veut garder son attrait
et sa position concurrentielle, il ne peut pas devenir la
zone la plus taxée pour les entreprises et pour les
particuliers, au cœur même de l’Europe et
de l’Euroland.
Sur les deux axes principaux de la réforme proposée
par le Ministre des finances, à savoir :
la réduction de l’impôt sur les revenus
du travail à commencer par les plus faibles ,
la suppression des discriminations entre les couples mariés
et non mariés ,
je n’hésite pas à exprimer globalement
notre accord.
Le MCC que je suis, le social-chrétien que je suis
, partage cette double orientation qui correspond à
la fois à mes convictions, aux préoccupations
de la majorité de nos concitoyens et aux nécessités
objectives de notre développement.
Je suis même prêt à franchir une étape
supplémentaire en disant que la réforme proposée
constitue le véritable aboutissement de la réforme
de 1988/1989, que les contraintes de l’époque
avaient enfermée dans un corset trop étroit
.
Cette proposition de réforme honorerait un social-chrétien
si d’aventure un social-chrétien en était
l’auteur
Il me semble toutefois que quelques accents supplémentaires
sont nécessaires pour que le projet soit plus équitable
encore et plus porteur d’avenir,
Il faut aider d’avantage les familles – quelle
que soit leur forme – avec enfant(s).
Cette aide peut prendre diverses formes : augmentation du
plafond exonéré, augmentation des allocations
familiales, allocation spéciale de rentrée ,
meilleure prise en charge des rais de garde des enfants. C’est
le gouvernement qui doit décider des modalités,
mais l’exigence doit être rencontrée.
Il faut encourager davantage les formes de mobilité
les moins polluantes et celles qui évitent au mieux
les embouteillages et le congestionnement des villes. Le principe
général est simple : il faut mettre sur le même
pied, en matière de déductibilité, tous
les modes de déplacement. Là aussi les modalités
sont nombreuses et des étapes seront sans doute nécessaires,
mais la direction est claire et des changements doivent être
introduits.
Enfin, je tiens à rappeler, parce que beaucoup ont
aujourd’hui tendance à céder à
l’euphorie, les 3 principes clés du MCC en matière
de répartition des fruits de la croissance.
Principe de précaution
Principe de durabilité
Principe de hiérarchisation
II) Le Fonds de pension, " zilverfonds "
Tout le monde sait aujourd’hui que la population d’Europe
– et aussi celle de notre pays – est en voie de
vieillissement
Tout le monde sait aussi que dans quelques années
les enfants du baby-boom d’après guerre vont
arriver à l’âge de la pension et que le
rapport entre le nombre d’actifs et le nombre d’inactifs
ne cesse de se détériorer.
On peut bien sûr, comme certains, faire une confiance
aveugle à l’avenir, à la diminution de
la dette publique, à la croissance et se dire que tout
ira bien, sans qu’il soit nécessaire d’être
prévoyant aujourd’hui. Mais qui peut garantir
que la croissance sera permanente ? Que se passera-t-il en
cas de crise économique grave et prolongée ?
Les jeunes d’aujourd’hui devront-ils passer leur
vie à payer nos pensions sans être sûrs
de pouvoir bénéficier, eux, d'une retraite garantie?
On peut bien sûr aussi, comme d’autres qui sont
souvent les premiers, plaider pour plus de responsabilité
individuelle en disant aux gens : " vous savez bien que
l’avenir n’est pas garanti ; alors prenez vous-mêmes
vos précautions, mettez assez de côté
pour vos vieux jours ? Mais alors, qu’en sera-t-il de
ceux qui n’ont pas assez de revenus pour se constituer
une épargne solide ? Qu’en sera-t-il de ceux
qui perdront leur emploi à 50 ans et n’en retrouveront
pas ? Qu’en sera-t-il de ceux qui seront victimes d’accidents
ou de maladies graves ?
A l’évidence, devant toutes ces interrogations
et face à un avenir incertain, il est plus sage que
nous prenions tous ensemble aujourd’hui les mesures
nécessaires pour garantir le paiement futur des régimes
légaux de pension.
C’est pourquoi le MCC se prononce très clairement
en faveur de la création du Fonds de pension dont l’idée
a été lancée par le Ministre du Budget.
Et nous demandons à certains de nos partenaires, parmi
lesquels quelques membres du PRL, de lever leurs réticences
à l’égard de ce Fonds.
Bien sûr, il faudra discuter de beaucoup de modalités.
Le Fonds peut être alimenté dans un premier temps
par des recettes extraordinaires (ventes de licences, produit
des privatisations, réalisations d’actifs, ..)
Cela, c’est la responsabilité du Gouvernement
de l’organiser.
Notre responsabilité à nous, en tant que Mouvement
politique est de dire que ce Fonds nous le voulons.
Nous voulons qu’il soit créé, nous voulons
qu’il soit alimenté de manière structurelle
et permanente, nous voulons qu’il soit bien géré
(c à d par des professionnels, pas par des " amis
" ou des " copains " de parti ), nous voulons
aussi qu’il soit en quelque sorte sacralisé :
je veux dire par là que le gouvernement ne pourra pas
aller y pomper de l’argent quand il devra faire face
à des échéances difficiles.
Au moment où elle a dû commencer à faire
des économies, la Belgique peu courageuse de la fin
des années 70 a d’abord vidé les réserves
des différents régimes de sécurité
sociale, y compris de pensions. Les conséquences de
cette ponction se font encore sentir aujourd’hui. Il
faut nous prémunir radicalement contre toute tentation
de cet ordre.
III) L’enseignement.
Le débat sur le financement de l’enseignement
revient aujourd’hui au premier plan de l’actualité.
A juste titre.
Il y a trop d’écoles francophones dans notre
pays dont les bâtiments sont vieux, pour ne pas dire
vétustes, inadaptés et parfois même non
conformes aux normes de sécurité.
Il y a trop d’écoles francophones qui ne disposent
ni de l’encadrement ni de l’équipement
nécessaire pour endiguer les nouvelles formes de violence
qui se produisent aujourd’hui dans trop d’établissements.
Il y a trop d’écoles techniques et professionnelles
qui ne disposent pas de l’équipement adéquat
pour préparer les élèves aux métiers
de demain.
Et pourtant tout le monde sait aujourd’hui que, dans
des régions comme les nôtres, le développement
économique – et donc la production de richesses
et la création d’emplois – ne dépendra
plus de l’exploitation de matières premières,
mais résultera quasi exclusivement de la qualité
de notre matière grise, c à d, en fait, de la
qualité de notre enseignement et de notre recherche
.
C’est pourquoi, je réaffirme aujourd’hui
que, pour le MCC, il est indispensable de revoir les lois
de financement des Communautés en prévoyant
un lien entre l’accroissement de la richesse nationale
et l’évolution des moyens consacrés aux
communautés c à d d’abord à l’enseignement.
Certes, je sais et nous savons tous que dans un pays comme
le nôtre cette demande, pourtant légitime, aura
pour corollaire une demande flamande en matière d’autonomie
fiscale. Il faut prendre le risque de cette négociation.
Pour autant qu’elle soit maintenue dans des marges de
fluctuation limitées (comme le serpent monétaire
européen à son époque) et, donc, qu’elle
n’entraîne pas des déplacements de personnes
ou d’entreprises . Une dose raisonnable d’autonomie
fiscale pour les Régions est acceptable sinon même
souhaitable. Les conséquences positives ou négatives
de cette autonomie ne sont pas déterminées à
priori ; elles dépendront avant tout de l’intelligence
des responsables politiques qui devront la gérer.
Les moyens budgétaires supplémentaires qui
résulteront de cette négociation devront prioritairement
être affectés à l’investissement
dans l’éducation et cela, dans quatre domaines
:
1- Un programme d’urgence pour remédier aux
carences les plus graves dans le domaine des bâtiments
(sécurité, salubrité, adaptation des
locaux)
2- Un programme de modernisation des équipements dans
l’enseignement technique et professionnel pour former
aux métiers de demain
3- Un renforcement de l’encadrement dans les établissements
à problèmes pour conjurer la violence scolaire
et renforcer l’intégration.
4- Un programme d’équipement pour permettre
d’abord à toutes les écoles, et ensuite
à toutes les familles de se connecter à Internet
et d’entrer dans la société de l’information.
Ce programme ambitieux ne peut se réaliser sans une
véritable révolution politique. Cette révolution
passe nécessairement par une réduction drastique
du nombre de ministres francophones et par une complémentarité
organique entre les Gouvernements de Wallonie , de Bruxelles
et de la Communauté Française.
Les récentes déclarations des Présidents
de Partis francophones sont assez " misérables
" à cet égard, mais l’espoir reste
permis après les élections communales.
J’ai espoir dans la Fédération.
Si nous devions être déçus, les conséquences
politiques seraient à la mesure de notre déception. |
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Deuxième
Assemblée Générale des Citoyens
du MCC - Namur, le 6 mai 2000 |
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Deux ans, sinon un peu plus, nous séparent de la première
réunion publique du MCC à Wépion. Deux
ans, c'est tout à la fois dérisoire et énorme.
C'est dérisoire si nous prenons comme point de comparaison
les grands partis politiques traditionnels dont les origines
remontent à plus d'un siècle.
C'est énorme si nous nous comparons à d'autres
mouvements créés au cours des dernières
années et qui ne sont déjà plus très
vivants aujourd'hui.
D'autres avant moi, Jean Foncoux, Nathalie de T'Serclaes,
Marc Van Campenhoudt vous ont parlé de la manière
dont nous voulons nous organiser, de ce que nous avons déjà
réussi comme Mouvement, de notre expérience
à l'intérieur de la Fédération.
C'est maintenant à moi qu'il incombe de porter un
jugement serein sur la politique qui a été menée
par les différents gouvernements installés après
les élections du 13 juin.
Qu'est-ce qui a changé dans le sens que nous voulons
? Quels changements doivent encore intervenir qui correspondent
à nos voeux ou à nos engagements ?
Qu'est-ce qui a déjà changé ?
Bien que je vous en aie déjà parlé dans
"L'écho du Citoyen" de mars/avril, je voudrais
ici mettre l'accent sur quelques changements majeurs dont
nous nous réjouissons.
- Le premier changement est de nature politique : c'est la
mise en place de la nouvelle majorité "arc-en-ciel".
L'événement est d'importance puisque c'est la
première fois depuis plus de 40 ans que les partis
sociaux-chrétiens ne sont plus au pouvoir. Bien que
cela soit paradoxal dans ma bouche, compte tenu de ma vie
antérieure, j'affirme qu'il s'agit là d'un événement
démocratiquement positif et sain. La démocratie
a besoin d'alternance. Et une bonne démocratie est
celle où le pouvoir peut changer de mains sans que
le pays ne s'effondre.
- Le deuxième changement concerne le redressement
de l'image de marque de la Belgique à l'étranger.
Notre pays a terriblement souffert, en son sein d'abord mais
au moins autant à l'étranger, du génocide
ruandais et du massacre des paras, de l'affreuse "affaire
Dutroux", de la crise de la dioxine, des coups de gueule
communautaires à la Van den Brande. Aujourd'hui, notre
pays recommence à se faire respecter par les autres.
Cela ne veut pas dire que nous approuvions sans réserve
tous les éléments de notre politique extérieure,
ni toutes les déclarations qui l'accompagnent, mais
globalement nous voulons saluer un premier bilan globalement
positif.
- Le troisième changement que nous apprécions
est dans la manière de gouverner : la consultation
des citoyens semble devenir une vraie méthode de travail
gouvernemental. Le gouvernement wallon d'abord, avec le contrat
d'avenir, le gouvernement fédéral ensuite, avec
son plan pour le développement durable et bientôt
avec la réforme de l'administration publique, prennent
la peine de consulter les citoyens. Certes, une consultation
n'est pas un référendum, mais il y a pour l'instant
des barrières constitutionnelles, nous le savons, qui
ne permettent pas ce choix. A tout le moins, les gouvernements
se donnent la peine d'informer, d'expliquer, d'écouter,
de consulter. Ce changement va dans le bon sens et c'est un
plaisir pour nous de le saluer.
- Le quatrième changement concerne la politique à
l'égard des ressortissants étrangers. En lançant
l'opération de régularisation des sans-papiers,
en assouplissant les critères d'accès à
la nationalité, tout en continuant le rapatriement
des "faux réfugiés" ayant épuisé
toutes les possibilités de recours, notre pays montre
qu'il est à la fois une terre d'accueil en même
temps qu'il est un Etat de droit qui sait faire respecter
la loi.
- Le cinquième changement concerne les rapports entre
les communautés dans notre pays. Par le passé,
trop de responsables flamands avaient pris l'habitude de déclarations
presque insultantes à l'égard des Wallons, et
l'agenda gouvernemental était rythmé par les
exigences, pour ne pas dire les ukases, des partis flamands.
Jusqu'à présent en tout cas, les partenaires
de la coalition semblent adopter dans cette matière
un ton plus mesuré. Certes, cela ne veut pas dire que
sur le fond, les exigences ont fondamentalement changé.
Mais la manière de les formuler et de les négocier
nous éloigne de la politique des coups de gueule et
nous rapproche d'un modèle civilisé de gestion
des conflits.
Certains jugeront que ces changements sont modestes, d'autres
au contraire en font une apologie quasi dithyrambique. Nous
devons savoir garder la juste mesure dans le jugement.
L'expérience de ma vie antérieure – et
celle d'aujourd'hui d'ailleurs - m'a appris que les sociétés
ne changent jamais aussi vite que les réformateurs
le souhaitent. Ou alors, elles le font de manière trop
brutale, avec tout le cortège de violence et souvent
d'horreur que les révolutions entraînent.
Pour nous qui voulons être des réformateurs
radicaux, nous devons savoir doser avec intelligence la détermination
dans la poursuite des changements que nous voulons et la sagesse
dans la manière de les négocier et de les mettre
en œuvre.
De la détermination, il nous en faut et il nous en
faudra pour maintenir le cap des réformes dans un pays
qui se veut facilement progressiste – surtout du côté
francophone – mais qui réagit le plus souvent
de manière conservatrice sinon corporatiste.
De la sagesse, il nous en faut et il nous en faudra pour
éviter que l'impatience ne nous conduise à des
jugements péremptoires ou à des comportements
de dépit.
J'en viens précisément maintenant à
la deuxième question posée au début de
mon intervention:
Quels sont les changements qui doivent encore intervenir
et qui correspondent à nos vœux et à nos
engagements ?
Ces changements qui sont à la fois prioritaires et
profonds sont autant de chantiers ouverts dont je veux mettre
en exergue ceux qui, actuellement, me tiennent le plus à
cœur.
* Le premier de ceux-ci est le chantier de la rénovation
politique.
Certes, le gouvernement fédéral a fait un petit
pas en réduisant de 50% l'effet dévolutif de
la case de tête, mais il s'agit là d'une mesure
plus cosmétique que structurelle, dont les effets pratiques
seront marginaux sur le choix des élus. Par contre,
nous saluons la mise en place, au sein du Parlement, de la
conférence sur la rénovation politique où
peuvent, où doivent être débattus les
vrais changements dont notre système politique a besoin.
Pour le MCC, l'objectif central est de rétablir la
souveraineté du peuple, et donc de démanteler
le carcan particratique qui s'est accaparé l'essentiel
du pouvoir de décision dans notre pays. Pour y parvenir
il faut, selon nous:
réformer radicalement notre système électoral
de manière telle que la majorité parlementaire
sorte directement des urnes, et ne résulte plus des
marchandages entre les états-majors des partis.
introduire le référendum dans notre Constitution
: dans une vraie démocratie, on ne consulte pas le
peuple, c'est le peuple souverain qui décide.
L'élection directe des bourgmestres, la limitation
radicale des cumuls des mandats sont également des
priorités qui visent le même objectif.
* Le deuxième chantier est celui de l'enseignement.
Nous n'investissons pas assez, et pas assez bien dans le
secteur de l'éducation. Nous produisons aujourd'hui
trop peu de gens qualifiés par rapport aux besoins
de nos entreprises. Trop d'élèves restent unilingues
au sortir de leur école. Trop de bâtiments scolaires
sont dans un état déplorable sinon pire. Trop
peu de subsides d'équipement sont attribués
à l'enseignement technique et professionnel. Trop nombreuses
sont les écoles qui deviennent des zones d'insécurité
et de violence. Trop peu de moyens sont dévolus à
nos universités et à nos grandes écoles.
Au dernier sommet européen de Lisbonne, les chefs
d'Etat et de gouvernement des 15 pays de l'Union Européenne
se sont solennellement engagés à faire de l'Europe
l'économie de la connaissance la plus compétitive
et la plus dynamique du monde. Dans ce cadre, ils ont notamment
estimé qu'il était essentiel d'accroître
chaque année substantiellement l'investissement par
habitant dans la formation. Nous n'avons aucune chance d'atteindre
cet objectif si nous restons confinés dans le cadre
des contraintes budgétaires qui organisent actuellement
le financement de l'enseignement de notre Communauté
française.
Je dois le reconnaître, avec modestie et avec tristesse
parce que j'en ai été l'un des négociateurs
: la loi de financement de 1988 est trop étriquée.
Il n'est pas sain de ne pas avoir prévu de mécanisme
structurel de liaison du financement des communautés
à l'évolution de la richesse nationale.
Certes, je ne sous-estime pas les trésors d'ingénierie
institutionnelle qui ont été utilisés
depuis lors, y compris récemment par l'actuel gouvernement,
pour renflouer les budgets communautaires. D'autres astuces
plus ou moins pertinentes sont encore disponibles et utilisables.
Mais cela ne change rien à l'exigence de fond : tôt
ou tard – et il vaudrait mieux plus tôt que trop
tard – l'enseignement doit pouvoir compter sur des moyens
financiers structurellement liés à l'évolution
de la richesse nationale. Ceux qui refusent de reconnaître
cela aujourd'hui sont occupés à commettre la
même erreur que celle qu'ils reprochent aux négociateurs
de la loi de 1988.
* Le troisième chantier du changement est celui d'une
meilleure rémunération du travail.
En disant cela, je ne plaide en tout cas pas pour une augmentation
inconsidérée des salaires et rémunérations.
Dans l'Europe de la monnaie unique et de la libre circulation,
où les dévaluations ne sont plus praticables,
où les déficits budgétaires sont sévèrement
contrôlés, où les investissements et les
désinvestissements se jouent à la marge, tout
dérapage salarial se paie cash: au minimum restructuration,
au pire, fermeture et chômage.
Je ne plaide pas non plus pour une réduction autoritaire
et linéaire du temps de travail, comme on vient de
l'entendre à travers les flonflons du 1er mai. L'aménagement
et la réduction du temps de travail sont, par essence,
des matières qui concernent au premier chef les employeurs
et les travailleurs: c'est à eux de les négocier
en fonction des réalités économiques
et techniques qu'ils connaissent dans leurs entreprises ou
dans leurs secteurs.
Une meilleure rémunération du travail, c'est
à nos yeux, un meilleur équilibre entre ce que
la personne qui travaille garde pour elle-même et ce
qu'elle doit rétrocéder à la communauté.
Tout le monde reconnaît aujourd'hui que l'impôt
sur les revenus du travail en Belgique est un des plus élevés
du monde. C'est la raison pour laquelle nous estimons au MCC
que la baisse des impôts prévue dans la déclaration
gouvernementale doit bénéficier en toute priorité
aux revenus du travail et parmi ceux-ci, d'abord aux revenus
les plus faibles.
Nous rappelons aussi (parce que cela était une priorité
de toute la Fédération au cours de la campagne
électorale) qu'il faut poursuivre et intensifier la
réduction du coût du travail par la diminution
des charges qui pèsent sur les bas salaires. (Je rappelle
à cet égard que le programme de la Fédération
proposait de consacrer 100 milliards supplémentaires
à ce programme). Un programme de grande ampleur est
nécessaire dans ce domaine, en particulier pour les
régions qui connaissent, comme la Wallonie, un chômage
important dû aux faibles qualifications.
* Le quatrième chantier du changement est celui de
la sécurité des personnes et des biens.
Nos sociétés d'Europe occidentale sont confrontées
aujourd'hui, dans ce domaine, à 2 défis majeurs.
L'un est le développement de la criminalité
organisée : trafic de drogue, filières d'immigration
clandestine, trafic d'êtres humains, vol d'armes et
de voitures, blanchiment d'argent.
L'autre est le développement de nouvelles formes de
délinquance et d'incivilité : agressions contre
les conducteurs de transports en commun, agressions contre
les professeurs, vols à l'arraché dans les rues,
rackets organisés dans les écoles, …
Il faut, à cet égard, rappeler avec force que
la sécurité est l'un des droits fondamentaux
des citoyens, et donc, l'une des responsabilités essentielles
des pouvoirs publics. La sécurité des citoyens
est, par essence, une valeur démocratique, et ce n'est
pas parce que l'extrême droite en parle que les démocrates
doivent se taire. Au contraire.
C'est pourquoi nous attendons avec intérêt le
plan complet "sécurité" du gouvernement,
dans toutes ses composantes : prévention, assistance
aux victimes, répression, réhabilitation.
* Le cinquième chantier du changement est celui du
redressement de la Wallonie.
C'est un problème qui me hante et qui est d'ailleurs
au cœur du Manifeste du MCC. La situation économique
de la Wallonie ne s'améliore pas assez vite. Je lisais
avec plaisir il y a deux jours les chiffres sur l'évolution
du chômage dans notre pays : par rapport à avril
1999, il y a dans notre pays 27 000 chômeurs en moins.
Mon plaisir s'est refroidi quand j'ai lu que la baisse était
de 14.4% en Flandre contre seulement 3.9% en Wallonie et même
en augmentation à Bruxelles. Pire encore : parmi les
jeunes chômeurs de moins de 25 ans, il y a 32 000 Wallons,
contre 18 000 Flamands, et 8 000 Bruxellois !
Bien sûr, il n'est pas question de tomber dans le catastrophisme
et de démoraliser les gens. Mais il ne faut pas non
plus se regarder avec une satisfaction, béate en proclamant
que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
La vérité est que la Flandre se développe
plus vite que la Wallonie, et que l'écart entre le
Nord et le Sud du pays ne cesse de s'accroître.
La priorité pour nous, ce n'est pas de réduire
le temps de travail. (En moyenne, avec 1553 heures par salarié
par an, nous travaillons moins que les Hollandais (1628 heures),
que les Français (1668 heures), que les Allemands,
et surtout les Anglais).
La priorité pour nous, c'est d'abord de créer
du travail, et d'abord du travail productif. Tout l'effort
du gouvernement wallon doit être centré sur cet
objectif essentiel : accélérer notre développement
économique. Cela veut dire : stimuler l'investissement
intérieur, attirer l'investissement étranger,
soutenir la recherche, stimuler les exportations, débureaucratiser
l'économie, diminuer le coût du secteur public.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd'hui et qui
se retrouve d'ailleurs pour une large part dans le texte de
la motion politique qui vous est présenté en
conclusion de cette journée. |
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Charleroi
: première réunion de la fédération
PRL FDF MCC,
3 mars 1999 |
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PREMIER CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION
Mesdames,
Messieurs,
Chers Amis,
A l’occasion de ce premier Congrès de la Fédération
PRL FDF MCC, je veux avant toute chose - et c’est pour
moi un réel plaisir - rendre hommage à un homme.
Si la Fédération est devenue aujourd’hui
le centre de ralliement de tant de gens au départ si
différents; si demain, la Fédération
est - et je n’en doute pas une seule seconde - la première
force politique francophone de Belgique, nous le devons d’abord
à un homme : cet homme, vous le connaissez, c’est
Louis Michel.
Louis, lorsque je nous vois, côte à côte
ici ensemble, hier adversaires irréductibles, aujourd’hui
compagnons de route, différents mais fraternels, je
sais que le changement est en marche.
Tu as su maintenir et élargir, au-delà de ce
qu’il aurait sans doute eu quelque difficulté
à imaginer, la politique d’ouverture et de rassemblement
menée d’abord par ton prédécesseur
à la tête du PRL, Jean Gol.
Tu as su trouver les mots justes et simples pour rendre compréhensibles
et sympathiques au plus grand nombre les valeurs que tu incarnes.
Tu as réussi à imposer l’idée
que le vrai libéralisme n’a rien à voir
avec les intérêts d’une classe ou les privilèges
d’un groupe, mais qu’il est d’abord une
exigence et une philosophie du développement.
Tu as su rompre avec la tentation des discours faciles sur
la peur de l’autre pour jouer la carte de l’intégration
et du respect, parce que tu sais que le vrai libéralisme
est d’abord un humanisme.
Tu as su donner à l’opposition ses lettres de
noblesse en élevant le sens de l’Etat au-dessus
des calculs partisans et des effets médiatiques.
De Gaulle disait que pour avoir une fédération,
il faut un fédérateur.
Monsieur le Fédérateur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Moins de cent jours nous séparent du 13 juin. Cent
jours pour convaincre, cent jours pour gagner. Cent jours
pour convaincre les citoyens que le changement est nécessaire.
Cent jours pour gagner et faire comprendre que le changement
est possible et qu’il aura lieu.
Notre premier défi est de répondre à
l’immense appel qui monte aujourd’hui de toute
la Wallonie. Les Wallons en ont assez d’être derrière.
Ils en ont assez de se développer moins vite que les
autres, d’avoir moins d’investissements et moins
de travail, d’avoir plus de chômeurs, plus d’assistés
et plus de délinquants. Dans le Championnat des Régions
d’Europe, ils ne veulent pas être relégués
en provinciale, ils aspirent à remonter en première
division.
Pour y parvenir, les Wallons ont d’abord besoin d’un
changement culturel. Ils doivent cesser de considérer
que la réussite économique est fiscalement sinon
moralement suspecte et que seul ce qui n’est pas marchand
est honorable. Pour que le XXIème siècle soit
social, comme certains l’affichent et comme nous le
voulons aussi, il faut d’abord qu’il soit prospère.
Il vaut mieux répartir avec justice la richesse produite,
qu’organiser le partage de la pénurie.
Notre deuxième défi est de rendre les Wallons
et les Bruxellois plus conscients de la solidarité
de leur destin. Au moment où nous allons devoir faire
face à la plus grande offensive flamande jamais conduite
contre la solidarité nationale et contre Bruxelles,
nous devons nous tenir ensemble comme les doigts d’une
même main.
Il faut que la Fédération soit demain la grande
force politique d’unification des Belges francophones,
et le noyau dur de la résistance à l’arrogance
nationaliste flamande. La Belgique
est notre pays : nous n’accepterons jamais de nous en
laisser déposséder, ni d’y être
traités en citoyens de seconde zone.
Un mot encore pour conclure.
Si les hommes ont besoin de pain, ils ont aussi faim d’autre
chose. Notre objectif doit être, bien sûr, de
mieux gérer notre pays et nos régions. Nous
voulons donner à chacun plus de chance de travailler,
d’avoir un meilleur revenu, de se promener en sécurité
dans la rue, de vivre en bonne santé, de profiter d’un
air plus sain, d’un plus bel environnement.
Mais les hommes et les femmes - qui seront d’ailleurs
à l’honneur lundi prochain pour la Journée
Internationale de la Femme - ont aussi besoin de considération,
de respect, de fraternité.
C’est pourquoi le fondement de la Fédération
n’est pas seulement de nous rendre plus performants,
c’est aussi de nous rendre plus humains et plus fraternels.
C’est cette Fédération que nous voulons
construire ensemble. C’est cette Fédération
qui gagnera le 13 juin.
Vive la Fédération
Vive la Victoire
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Wavre
: Première Assemblée Générale
des Citoyens du MCC,
24 octobre 1998 |
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1. Accueil
Bonjour et bienvenue à toutes et à tous ce
samedi 24 octobre 1998 à Wavre. Merci à vous
d’avoir répondu à notre appel et d’avoir
fait l’effort - j’en vois parmi vous qui viennent
de loin - de participer à cette première Assemblée
Générale des Citoyens du MCC.
Permettez-moi tout d’abord de vous dire à quel
point je suis heureux personnellement de votre présence
aujourd’hui.
Lorsque j’ai lancé, il y a tout juste un an,
l’idée du Mouvement des Citoyens pour le Changement,
j’avais - je peux vous l’avouer aujourd’hui
- une certaine appréhension.
Personne à ce moment - et moi moins que quiconque
- ne pouvait savoir quel accueil les citoyens allaient réserver
à l’appel qui leur était lancé
de se mettre en mouvement.
Depuis lors, les signaux positifs n’ont cessé
de se multiplier.
Il y a, tout d’abord, le succès inattendu et
réjouissant de notre première Assemblée-Débat
à Wépion, le 7 mars de cette année.
Il y a eu ensuite l’engagement volontaire, spontané,
de nombreuses personnes qui se sont proposées pour
travailler à l’implantation régionale
et locale du Mouvement.
Très vite, grâce à eux, nous avons pu
nous structurer quelque peu dans les différentes régions,
organiser des réunions publiques, et mettre en oeuvre
les premières actions de sensibilisation et d’adhésion.
Au même moment, grâce à la contribution
personnelle de beaucoup d’entre vous, que je remercie,
nous avons pu nous doter d’un siège propre pour
le Mouvement, l’équiper de matériel, et
le faire fonctionner avec l’aide de bénévoles,
aussi généreux d’eux-mêmes que disponibles
et efficaces.
Parallèlement, nous avons mis sur pied des instances
provisoires, un Exécutif qui se réunit pratiquement
toutes les semaines, et un Parlement des Animateurs qui s’est
déjà réuni à deux reprises, chaque
fois pendant une journée complète.
Il y a enfin le signal public fort qui a été
donné par un certain nombre de mandataires lorsqu’ils
- ou elles - ont annoncé publiquement leur choix en
faveur du MCC.
C’est ainsi que depuis le début du mois de septembre,
vous avez appris que deux parlementaires de la Chambre, nos
amies Nathalie de T’Serclaes et Pierrette Cahay, ont
quitté leur parti pour s’engager totalement avec
nous, dans le respect absolu des convictions et des valeurs
qui les ont toujours animées et qui continuent de les
conduire.
C’est ainsi aussi que depuis le début du moi
d’octobre, des mandataires locaux, parmi lesquels Marie-Christine
Marghem, conseiller communal à Tournai, Joël Mulatin,
Echevin à Thuin, Jean-Jacques Flahaux, Bourgmestre
de Braine-Le-Comte, ont officiellement rejoint les rangs des
nombreux mandataires locaux déjà engagés
au MCC.
D’autres, je le sais déjà, annonceront
également leur choix dans les prochaines semaines.
C’est ainsi enfin que chaque jour, au siège
du Mouvement, nous enregistrons l’adhésion de
citoyens sensibles à notre message et désireux
d’accompagner le changement que nous voulons.
Et cela, c’est le signal le plus fort de tous : les
citoyens adhèrent, les citoyens s’engagent, le
Mouvement des Citoyens est lancé.
C’est dans ce contexte que j’ai souhaité
prendre la parole en premier lieu ce matin.
Pour qu’il soit dorénavant clair pour tout le
monde que ce Mouvement dont j’ai pris l’initiative
devient aujourd’hui votre Mouvement.
Pour qu’il soit dorénavant clair pour tout le
monde que le MCC n’a plus, à dater d’aujourd’hui,
un fondateur, mais des fondateurs et des fondatrices.
Je remets aujourd’hui officiellement le MCC entre vos
mains. C’est à vous, si je puis ainsi m’exprimer,
de le “baptiser” politiquement, de veiller sur
lui, de lui donner sa consistance, et de le faire respecter.
2. Qu'est-ce que le MCC
Au moment de remettre le MCC entre vos mains, je voudrais
rappeler ce qui constitue, à mes yeux, l'identité
propre du MCC.
Le MCC tire son originalité de trois éléments
indissociables qui lui donnent une personnalité propre,
distincte de toutes les autres forces politiques.
Ces trois éléments indissociables sont les
suivants :
1. Le MCC a un projet politique :
C'est le Manifeste.
2. Le MCC a une stratégie :
C'est la Fédération des Forces du Changement.
3. Le MCC a une méthode :
C'est le Mouvement des citoyens contre les excès de
la particratie.
2.1. Notre projet politique, tel qu'il est
défini par le Manifeste, est centré sur la volonté
de construire une société qui soit à
la fois plus performante et plus solidaire. Notre objectif
politique essentiel est de réconcilier deux réalités
que l'on oppose trop souvent : la réussite et la justice.
Nous ne voulons pas que se développe dans nos régions
une culture de la pauvreté ou de l'assistance.
Nous nous battons pour que les citoyens aient plus de chances
de réussir.
L'ambition des Wallons et des Bruxellois doit être
de rejoindre les meilleurs.
Mais nous voulons aussi - et avec une conviction aussi forte
- nous battre pour la justice et la solidarité.
L'arrogance dans la réussite n'est pas une vertu MCC
: le développement économique que nous voulons
doit profiter à tous et non être l'apanage de
quelques-uns.
2.2. Notre stratégie, c'est la Fédération.
Pour réussir un grand changement, il faut une grande
force pour le porter.
Le MCC ne veut être ni une secte de partisans, ni un
îlot de marginaux.
L’objectif du MCC, c'est le changement.
Sa stratégie, c'est le rassemblement.
C'est dans cet esprit que le MCC affirme expressément
sa volonté de travailler au regroupement des forces
décidées à mettre fin à l'hégémonie
du système socialiste dans le Sud du pays, et qui veulent
battre démocratiquement les forces du repli, de la
bureaucratie, et des droits acquis.
C'est notre conviction profonde que la Wallonie n'échappera
pas à la pesanteur du système socialiste tant
qu'il n'y aura pas une grande force politique capable de donner
le ton, et de devenir le centre de gravité politique
de la Wallonie.
Je voudrais à cet égard que vous me permettiez
de lancer ici un appel à mes amis sociaux-chrétiens
qui sont toujours au PSC.
Je voudrais leur dire aujourd'hui qu'il y a mieux à
faire que de s'esquinter comme ils le font à colmater
jour après jour des voies d'eau qui ne vont de toute
façon pas s'arrêter.
C'est pourquoi je dis à mes amis sociaux-chrétiens
:
"N'ayez pas peur du changement. Il y a une place pour
vous, une grande place, dans le MCC et dans la fédération
que nous allons construire."
"Mes amis sociaux-chrétiens, prenez le risque
de déplaire à un appareil qui vise avant tout
à se perpétuer lui-même, et qui va vous
mener à l'impasse."
"Venez professer et pratiquer vos valeurs et vos convictions
dans le nouvel espace de liberté et de projet qui vous
accueillera et vous respectera."
Je voudrais aussi m'adresser aux citoyens qui croient dans
le socialisme et dont on me dit qu'ils sont heurtés
par le caractère "anti-socialiste" de notre
stratégie.
Qu'ils soient rassurés comme citoyens : notre défi
est démocratique. Nous ne combattons pas les personnes.
Nous savons que le socialisme est un grand courant culturel
et politique de l'histoire de l'Europe occidentale.
Nous ne rêvons pas d'une société de droite,
où il n'y aurait pas d'alternance démocratique.
Nous rêvons d'une société prospère
et fraternelle. Ce que nous combattons, c'est la position
hégémonique de l'appareil socialiste qui exerce
son pouvoir sur la Wallonie depuis plus d'un demi-siècle.
Ce que nous combattons, c'est un système qui n'est
pas efficace pour produire de la prospérité,
et qui confond la fraternité avec l'assistance et le
clientélisme.
J'ai la conviction profonde que ce système ne changera
pas aussi longtemps qu'il aura le sentiment d'être le
plus fort.
La Fédération des Forces du Changement n'est
pas une machine pour "bouffer" du socialiste, comme
certains autrefois voulaient "bouffer du curé"
à tous les repas.
La Fédération, c'est d'abord un défi
démocratique lancé à ces appareils de
pouvoir qui se sont installés dans le système,
et qui vivent de lui.
2.3. Le MCC a un projet. Le MCC a une stratégie.
Le MCC a aussi une méthode : cette méthode,
c'est de rassembler les citoyens dans un Mouvement.
Le MCC n'est pas et ne sera pas un parti au sens traditionnel
du terme.
Comme le dit le Projet de Manifeste, le MCC refuse d'entrer
dans le système où la carte de membre est autant
sinon davantage un passeport pour la nomination ou la promotion,
plutôt que l'expression d'une conviction personnelle.
On ne vient pas au MCC pour tendre la main ou la sébile,
on y vient pour retrousser ses manches. On y vient pour en
faire plus, pas pour en faire moins.
Le MCC est pluraliste. Il s'adresse aussi bien aux croyants
qu'aux non croyants, à la condition qu'ils se respectent
mutuellement et qu'ils partagent les valeurs de l'humanisme
démocratique.
Le MCC est interculturel : il s'adresse tout autant aux belges
de souche, qu'aux nouveaux belges, aux résidents de
toute origine ou confession qui acceptent de travailler ensemble
pour construire un destin commun.
Le MCC est ouvert. Parce qu'il est citoyen, le MCC combat
le nationalisme, le racisme, la xénophobie.
Il est naturellement européen, parce qui'l sait que
la construction de l'Europe est notre plus grande chance et
notre meilleur projet commun.
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