Interview
sur le processus de ratification du Traité
Q : Monsieur
le Député, quel est votre appréciation sur
le processus de ratification du traité constitutionnel ?
Ce n’est pas, de mon point de vue, la procédure idéale
au niveau européen. J’avais plaidé avec un certain
nombre d’autres pour qu’on organise le même jour
un referendum dans tous les pays de l’Union européenne
et que l’on rassemble tous les résultats. De cette
manière, si une majorité de citoyens parmi les 25
pays avait voté « oui », nous aurions considéré
qu’une majorité de pays avait voté « oui
». Le Traité constitutionnel aurait ainsi été
ratifié. Pour la dynamique de l’intégration
européenne, la procédure actuelle n’est donc
pas la meilleure. De plus, si l’on fait un premier bilan,
le résultat est mauvais. Deux « non » dans des
referenda organisés par deux pays fondateurs de l’Union
européenne créent une dynamique de l’échec
qui sera, à mon avis, extraordinairement difficile à
surmonter. Dans la foulée de l’abandon français
et néerlandais, les Luxembourgeois s’interrogent, alors
que ceux-ci sont – par tête – les principaux bénéficiaires
toutes catégories de l’Union européenne. Le
« non » se fortifie en Pologne quand les partisans du
« oui » reculent en République tchèque
comme dans le nord de l’Europe. Il semble que le vote français
ait déclenché une dynamique du « non »
qu'il sera très difficile de contenir.
Q : Quelles
sont, selon vous, les principales raisons des « non »
français et néerlandais ?
Ce sont deux « non » très différents.
Les débats ont été très différents
dans les deux pays. Si vous regardez ce qui s’est
passé en Hollande, il y a selon moi, trois arguments principaux
qui ont joué : juste avant les élections, le Ministre
des Finances a publié des chiffres qui montraient que par
tête d’habitant, les Hollandais étaient les plus
gros contributeurs nets au budget de l’Union européenne.
Dire à un Hollandais qu’il paye plus que les autres,
c’est quelque chose d’abominable, ce sont des gens qui
savent compter, ce sont des commerçants ! Ces chiffres ont
énormément déstabilisé les Hollandais,
d’autant que la situation intérieure de la Hollande,
sur le plan économique, n’est pas particulièrement
brillante. Avec une croissance économique faible, un chômage
massif et le déficit budgétaire, on ne parle plus
du « modèle hollandais ». C’est bien pourquoi
les Hollandais se disent : « on paye pour quoi et pour qui
? ». C’est le premier point.
Le deuxième point porte sur l’augmentation des coûts
des biens de consommation attribuée à l’introduction
de l’Euro. Certains experts disent qu’on a mal calculé
la valeur du Florin par rapport à l’Euro, et que la
conversion n’a pas été faite au mieux des intérêts
de la Hollande. Cet élément-là, semble-t-il,
a beaucoup joué.
Troisièmement, dans la foulée des succès politiques
de Pim Fortuyn puis de son assassinat, comme dans celui du cinéaste
van Gogh, il y a eu un réflexe qu’il faut bien qualifier
de xénophobe. Pour beaucoup de Hollandais, l’Europe
est une mécanique à faire entrer des immigrés.
Ce risque sera augmenté, selon eux, par l’adhésion
de la Turquie. Ces trois raisons-là ont joué un rôle
majeur en Hollande.
C’est très différent en France. On pouvait s’attendre
de toute évidence à ce que l’extrême droite
vote « non », tout comme les souverainistes. La conception
de l’Europe dans laquelle on s’engage n’est pas
la leur et donc ils voteront toujours « non ». On pouvait
s’attendre à ce que l’extrême gauche vote
« non » : les Communistes n’ont jamais voté
pour un seul traité, je crois, Besancenot et Arlette Laguiller
non plus.
En revanche, le phénomène tout à fait nouveau
qui s’est passé en France, c’est qu’un
premier leader puis d’autres du Parti Socialiste ont fait
basculer le peuple de gauche dans le camp du « non ».
Et ils ont utilisé des arguments précis : il n’y
a pas eu qu’une campagne franco-française, il y a eu
aussi une campagne européenne qu’il ne faut pas sous-estimer.
Ils ont dit : « l’Europe ne protège pas les Français
», ils sont soumis à la concurrence des Polonais, au
risque de délocalisations entretenues par une Europe ultra-libérale.
On a effrayé le personnel des services publics en disant
qu’on allait démanteler les services publics….
Tout ceux qui s’interrogent, une partie importante du monde
ouvrier, du monde agricole et du monde des services publics a basculé
dans le camp du non. La fracture à l’intérieur
du Parti socialiste, est, pour moi, la principale responsable du
« non » français.
Q : Le
traité a été rejeté dans des pays fondateurs
de l’Union européenne. Cela est-il significatif ?
Oui, tout à fait. Ce sont des pays dans lesquels on n’a
pas éprouvé le besoin d’Europe au cours de ces
dernières années, contrairement aux pays adhérents
ou aux pays du sud qui sont des bénéficiaires nets
manifestes, comme l’Espagne qui a ratifié sans trop
de problèmes, comme le Portugal qui, j’imagine, va
le faire ou la Grèce. Ces pays ont conscience de l’apport
que représente pour eux la construction européenne.
Ce qui n’est pas le cas des pays fondateurs où on n’a
pas éprouvé le besoin au cours de ces dernières
années de relancer l’idée de l’Europe
comme projet. L’Europe ne serait plus maintenant qu’une
zone d’insécurité, une zone dans laquelle on
payerait non pas pour avoir plus de sécurité mais
au contraire pour avoir davantage d’insécurité.
C’est toute la campagne sur les travailleurs polonais, sur
les menaces de délocalisations, de démantèlement
des services publics. On peut donc comprendre que dans deux pays
comme la France et la Hollande, qui sont des contributeurs nets,
où la situation économique intérieure est mauvaise,
où le chômage est massif, où la croissance économique
est faible, où le déficit public est grand, il y ait
un certain nombre de milieux qui aient eu peur de l’espace
européen. Cela me semble relativement compréhensible.
Q : Quel
est l’état de l’opinion publique dans votre pays
à ce sujet ? S’ils avaient eu la possibilité
de se prononcer par referendum, quels auraient été,
selon vous, les résultats ?
J’étais personnellement partisan d’une consultation
populaire en Belgique mais la majorité gouvernementale n’a
pas retenu l’idée. Quel en aurait été
le résultat ? C’est difficile à dire. Maintenant
ce serait « non », de toute évidence. Pourquoi,
dans l’univers culturel francophone ? Parce que le débat
franco-français y a une importance considérable: on
lit les journaux français, on regarde la télévision
française, le Parti socialiste est très puissant dans
le sud du pays, la croissance économique y est faible, le
chômage y est encore plus massif qu’en France. C’est
pourquoi je crois que le « non » l’emporterait
sans difficulté. Je crois que vous auriez aussi un «
non » dans le nord du pays, en Flandre, à peu près
pour des raisons équivalentes à celles des Néerlandais.
Q : Selon
vous, le résultat des referenda en France et aux Pays-Bas
est-il lié à l’élargissement de l’Union
européenne à dix nouveaux Etats membres l’année
passée ?
Oui, pour une part.
Oui, parce que j’ai suivi une partie de la campagne de Henri
Emmanuelli qui n’arrêtait pas d’agiter les auditoires
populaires sur la menace des délocalisations, sur la faiblesse
du coût des salariés polonais, des salariés
roumains, des salariés bulgares. Je ne parlerai pas de «
racisme économique », l’expression est un peu
trop forte, mais il me paraît juste de parler d’exploitation
du sentiment d’insécurité des gens devant les
menaces de délocalisations et de concurrence des nouveaux
pays candidats. Par conséquent, beaucoup de gens se sont
dit : « A quoi sert cet espace européen, si au lieu
de nous protéger on nous expose et qu’en plus nous
devons payer pour cela ? ».
Q : Considérez-vous que dans
ce contexte, il soit nécessaire de poursuivre le processus
de ratification jusqu’à son terme ?
Personnellement, je suis plutôt favorable. Pour une raison
simple: il n’y a pas de préséance des Français
et des Hollandais en Europe. Si tous les autres disaient «
oui », on ne voit pas pourquoi le « non » de ces
seuls deux s’imposerait à tout le monde. C’est
un principe d’égalité, si vous voulez.
Q : Par ailleurs, faut-il poursuivre
le processus d’élargissement ?
C’est une question extraordinairement difficile. Je n’ai
jamais été en faveur de l’ouverture de négociations
d’adhésion avec la Turquie. Selon moi, il serait plus
sage pour l’Union européenne de remettre en cause la
perspective de l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne, parce que je crains que ce soit la goutte qui
fasse déborder le vase. L’adhésion turque pourrait
rendre l’Union irrémédiablement étrangère
à une majorité significative des citoyens européens.
Pour moi, ce sera la fin du projet politique européen. En
ce qui concerne la Roumanie et la Bulgarie, il est évident
qu’ils ne sont pas prêts : en raison de leurs performances
sur le plan économique, du niveau de corruption qui y règne,
des pratiques économiques en cours, etc. Il est clair qu’ils
ne sont pas prêts, mais on leur a dit l’inverse. Il
faut donc utiliser les procédures que l’on a mises
au point avec eux, recourir à une vigilance systématique
et si, au fur et à mesure des rapports présentés
par la Commission, on s’aperçoit qu’ils ne progressent
pas suffisamment dans la voie de l’intégration, et
bien il faudra patienter. Cela ne règle pas le problème
mais apaisera les tensions. Mais pour moi, la Turquie reste le problème
majeur.
Q : Et
la Croatie ?
La Croatie, pour l’instant, ne fait pas ce qu’il faut
faire. Il a été défini qu’il fallait
qu’elle remplisse un certain nombre de conditions, dont la
coopération avec le Tribunal pénal international.
Tant qu’elle ne le fait pas, il n’y a pas de raison
d’accepter le principe de l’ouverture.
Q : Pensez-vous
que l’on puisse en rester au traité de Nice ?
Fonctionner, oui. Progresser, non. Parce que contrairement à
ce que l’on a dit, le Traité constitutionnel incorpore
beaucoup d’avancées dans de nombreux domaines, même
dans la gestion des politiques européennes, indépendamment
des procédures décisionnelles, de la simplification
des instruments financiers, etc. C’est bien pourquoi je ne
crois pas que la construction européenne va s’éteindre
mais elle va se « routiniser ».
Q : Justement,
pour reprendre l’image de Jacques Delors, comment relancer
le « vélo européen » ?
Ici encore, c’est une question extraordinairement difficile.
D’abord, il y a deux choses qu’il faudrait éviter
de faire. La première, on l’a dite, mais je tiens à
le répéter : on ne peut pas autoriser les élites
nationales chaque fois qu’elles sont devant un problème
difficile à dire que c’est la faute de Bruxelles. C’est
pourtant ce qui est fait systématiquement. Même Jean-Pierre
Raffarin, à un certain moment, a prononcé une diatribe
contre Bruxelles parce que la France était occupée
à dépasser les limites du déficit public autorisé
dans le cadre du pacte de stabilité. Vous ne pouvez pas en
permanence dire que Bruxelles est négatif, que c’est
la source de tous les maux et puis, à un certain moment,
aller vanter devant l’opinion publique, pendant deux mois,
les mérites de la construction que vous avez déconsidérée
! Je crois que les élites nationales doivent retrouver un
peu de décence et de dignité. Les politiques européennes
ne peuvent pas devenir une réalité si les États-membres
ne les ont pas acceptées.
Deuxième raison : il faut dire à certains thuriféraires
imbéciles de l’Europe que l’Europe n’est
pas une potion magique. Il ne s’agit pas de crier «
Europe, Europe ! » pour que les problèmes soient réglés.
Ce n’est pas parce qu’on construit l’Europe que
les problèmes se règlent. L’Europe est un espace
dans lequel, ensemble, on peut construire de meilleures politiques
pour avoir de meilleures solutions. Mais ce n’est pas parce
qu’on crie « Europe ! », ou parce qu’on
dit que l’Europe s’occupe d’un problème
qu’automatiquement, il y a une solution. Non ! Ca dépend
de la politique qu’on fait dans le cadre européen.
Le cadre européen est meilleur, mais il faut y faire la bonne
politique.
Par ailleurs, je dirais qu’il faut quitter l’Europe
du tiroir-caisse ou l’Europe de l’économie. Parce
qu’il est clair que maintenant, dans la tête de beaucoup
de gens, l’Europe est assimilée soit à un marché
un peu menaçant, soit à un tiroir-caisse, dans lequel
les uns vont puiser et que les autres approvisionnent. Je pense
qu’il faudrait se centrer sur les missions de l’Etat
nation que l’on peut mieux exercer au niveau européen
qu’au niveau national, par exemple: la création d’un
espace de liberté et de sécurité, de justice
; le contrôle des frontières extérieures ; la
lutte contre la criminalité, la drogue, le terrorisme ; la
promotion des droits fondamentaux des citoyens de l’Union
européenne. De cette manière, les citoyens européens
verront qu’il y a une plus-value effective, et ils n'auront
plus l’impression, par exemple, que les frontières
extérieures de l’Union ne sont pas contrôlées
! A l’heure actuelle, il n’y a même pas de coordination
des politiques européennes en matière d’immigration
et d’asile : c’est une stupidité ! En particulier
sur un continent en régression démographique et qui
subit une telle poussée migratoire.
Troisièmement, il faut se doter d’instruments pour
une politique extérieure commune de plus en plus forte, notamment
dans la perspective d’interventions concertées des
Européens sur des théâtres d’opérations
extérieurs, de manière telle que les Européens
constatent que l’Union européenne peut faire quelque
chose à l’extérieur, qui la situe comme un acteur
dans les affaires du monde. L’important n’est pas le
grand marché, ce n’est même pas la politique
de cohésion – même si on doit conduire ces politiques
– ce n’est pas non plus, la politique agricole: c’est
le franchissement qualitatif d’une nouvelle étape.
C’est, je dirais, au sens profond du terme, le couple liberté/sécurité
au niveau intérieur et au niveau extérieur.
Q : Qu’attendez-vous
à ce sujet de la présidence britannique qui débute
en juillet prochain ?
Peu de choses.
Q : De
qui doivent venir les initiatives ? Du Conseil européen ?
De la Commission européenne ? Du Parlement européen
? Des États-membres ?
Je ne crois pas que ce soit à la Commission européenne
de prendre des initiatives. Par ailleurs, je ne pense pas que la
Commission européenne ait, dans l’état dans
lequel elle se trouve maintenant, et dans le contexte que nous venons
de définir, la légitimité qui lui permettrait
de se faire entendre par les responsables des gouvernements nationaux.
Puisque ça coince dans les pays fondateurs, ça doit
repartir des pays fondateurs. Et parmi les pays fondateurs, il y
en deux qui ont une mission historique particulière : la
France et l’Allemagne. L’ennui, c’est que ces
deux pays sont en assez mauvais état sur le plan politique
et sur le plan économique. Je dirais donc que l’impulsion
doit venir des pays fondateurs auxquels se joindraient idéalement
la Grande-Bretagne et l’Espagne. Je ne vois pas comment on
pourrait débloquer la situation autrement. Mais cela implique
en tout cas deux données. Premièrement, que les élections
en Allemagne soient terminées – ce qui devrait aller
assez vite – et que, deuxièmement, en France, le gouvernement
ait une légitimité et une volonté pour y parvenir.
Il me semble que pour l’instant les deux ne sont pas idéalement
réunis.
Q : Le
couple franco-allemand peut-il encore jouer un rôle dans la
relance du processus d’intégration?
Sans couple franco-allemand pour la relance d’une Europe
qui s’intègrerait de plus en plus sur le plan politique,
qui peut offrir un leadership alternatif ? Les pays candidats, les
dix nouveaux pays ? Ils n’ont ni la force politique, ni la
force économique, ni la crédibilité vis-à-vis
des autres pour le faire. Qui alors ? L’Espagne ? La Grande-Bretagne
? Si vous n’avez plus la dynamique des pays fondateurs je
ne vois pas d’où peut venir l’initiative salvatrice.
Faut il l’attendre du Parlement européen ? Je suis
parlementaire européen, j’en suis très fier
et j’essaie d’y consacrer le meilleur de moi-même.
Mais si vous imaginez que dans chacun des pays européens,
la Constitution ne serait défendue que par des parlementaires
européens et que toutes les élites nationales seraient
contre, à l'évidence, le résultat serait «
non ». Les élus du Parlement européen ont une
légitimité directe mais dérivée en quelque
sorte: ils ont été élus parce que dans leur
pays, ils étaient sur des listes de partis politiques nationaux
puissants. S’il y a des élus socialistes français
au Parlement européen, c’est parce que le Parti socialiste,
en France, a fait campagne et a déposé des listes
pour le Parlement européen. Pour l’UMP, la même
chose. Pour l’UDF, la même chose. Ils n’ont pas
été élus en dehors de la réalité.
Je pense que pour des initiatives politiques, la légitimité
du Parlement européen est dérivée de la légitimité
de ces forces politiques-là. On en revient toujours à
ce que je vous disais tout à l’heure: c’est fondamentalement
des pays fondateurs et du couple franco-allemand que doit partir
l’initiative.
Q : Vous
avez répondu pour une part déjà à notre
dernière question, mais peut-être peut-on y revenir
pour conclure : quelles pourraient être les dispositions du
projet du Traité constitutionnel qu’il serait utile
et possible de mettre en œuvre à court terme, si toutefois
était envisagée cette solution-là ?
On peut envisager plusieurs scénarii.
Prenons un scénario relativement optimiste dans lequel le
processus de ratification se poursuit et seuls cinq pays disent
« non ». A la fin de l’année 2006, le Conseil
européen se saisit de la question. Il devient alors possible
de faire l’inventaire des dispositions des traités
que l’on pourrait mettre en œuvre. Par définition,
elles auraient déjà été acceptées
dans vingt pays. Il faudrait voir selon quelle procédure
il y aurait une possibilité de les faire avaliser dans les
cinq pays qui les auraient précédemment refusées.
Est-ce que les Français seraient encore intéressés,
par exemple, par une adoption de la partie I et la partie II de
la Constitution ? C’est-à-dire la partie institutionnelle
et la partie des droits fondamentaux. Est-ce que cela choquerait
les Français ? Est-ce que cela choquerait les Britanniques
? Est-ce que cela choquerait les Hollandais ? Peut-être que
non, mais je pense qu’il n’est pas possible, en l’état
actuel des choses, de dresser un inventaire. Selon moi, l’idéal
serait de pouvoir le faire (la partie I et la partie II). Il suffirait,
dès lors, de demander aux cinq pays qui n’auraient
pas ratifié, de le ratifier. Est-ce que ces pays-là
l’accepteraient ? Est-ce que les autres accepteraient qu’on
ne leur demande que de ratifier cela, c’est-à-dire
de sacrifier toute la partie III dans laquelle il y a quand même
des avancées significatives dans certaines politiques. Mais
si on ajoute certains éléments de la partie III :
lesquels choisir et lesquels ne pas choisir ? Est-ce que ce choix
est susceptible de créer un consensus ? Je n’oserais
pas me prononcer maintenant. Je sais ce que moi je voudrais : je
viens de vous l’indiquer. Mais est-ce que ce sera possible,
je n’en sais rien.
Entretien conduit le 9 juin par Laurent Macé-Fassin
Responsable du Pôle Etudes
et Martin Pietri
Pôle Etudes
Centre des études européennes de Strasbourg
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