5 remèdes pour redresser la Wallonie

Extraits de l'interview de G. Deprez
par Christian Carpentier.
La DH, 23 août 2005.

Gérard Deprez pose un constat dur de l'état de la Wallonie. (....) Mais le député européen propose aussi ses remèdes.

Vérité. «Ayons le courage de dire la vérité aux Wallons! Et désignons des experts indépendants qui, chaque année, feront le point sur l'évolution de la situation. Mais cessons d'envoyer au Goulag ceux qui, comme Alain Destexhe, décrivent la situation telle qu'elle est: grave, mauvaise, dramatique pour les jeunes. C'est terrifiant, les réactions entendues après sa sortie! C'est pire qu'à Moscou!»

Institutions.
«Il faut oser se réinterroger sur nos choix institutionnels. La Flandre a un gouvernement, un parlement, un budget, une administration et une capitale. La Wallonie et la Communauté française ont tout ça en double. Faut-il une fusion? En tout cas, on doit réfléchir à un autre concept simplifié. Les doubles casquettes, que j'ai inventées en 1993, sont un pas. Mais allons plus loin. Croyez-vous que les gens comprennent encore les Communautés et Régions? Personne ne s'y retrouve!» «Changeons notre rapport à Bruxelles. C'est la deuxième entité la plus riche d'Europe en terme de PIB par habitant, derrière le grand Londres et devant le Luxembourg et Hambourg. Pourquoi ne pas avoir le courage de faire coïncider la capitale wallonne avec sa capitale économique réelle qu'est Bruxelles? La capitale fédérale n'est pas en Wallonie? Elle n'est pas davantage en Flandre, ce qui n'a pas empêché celle-ci de la choisir.»

Enseignement et chômage.
«Les enquêtes internationales le prouvent: notre système éducatif est peu performant. Nous sommes mauvais. Il faut d'urgence rétablir un plus haut degré d'exigence à l'égard des élèves, que les débats du genre suppression des devoirs à domicile n'ont fait que diminuer encore.»
«Pour les demandeurs d'emploi, revenons à la philosophie de départ de Frank Vandenbroucke, que la gauche wallonne a foutue en l'air. Conditionnons davantage le maintien des allocations à une obligation de formation. Cela accroît les chances de décrocher un emploi le moment venu. Le Danemark a eu le courage d'agir. Son chômage a diminué de 50% en 10 ans!»

Emplois publics.
«Les Wallons doivent avoir le courage de s'attaquer à leurs abus, à leurs pathologies. On ne va quand même pas devenir Cuba, avec un taux d'emplois publics de 50%! On en est à 40%. Il est temps de freiner, par une politique de non compensation des départs naturels. Même chose dans les cabinets ministériels: on dépense plus en Région et Communauté que la Flandre, qui a pourtant plus d'habitants. Comment peut-on justifier cela?»

Structures.
«Ayons un débat de fond. Est-il raisonnable de continuer à se payer autant d'universités, de hautes écoles? Les provinces sont-elles nécessaires?»

 

 

 

 

 

 



  Gérard DEPREZ, Sénateur, Président du MCC. 50 rue de la Vallée, 1000 Bruxelles. Tél: 02/642 29 99 - Fax: 02/642 29 90.