Nous
sommes tous Américains
11 septembre 2001. L'incrédulité
d'abord, puis tous ensemble, la stupeur, la tristesse, l'indignation,
la colère, devant l'incroyable spectacle de l'horreur en
direct sur nos écrans.
Nous sommes tous Américains. En écrivant cela, après
beaucoup d'autres, je ne veux pas dire que je suis un fanatique
de la bannière étoilée, ni que je partage en
tous points la politique des Etats-Unis.
Je veux simplement dire que le crime qui a été commis
ce 11 septembre n'est pas un crime contre un Etat, ni même
contre un peuple : c'est un crime contre l'Humanité. C'est
un acte de guerre perpétré de sang froid par des barbares
contre les valeurs les plus sacrées de la civilisation.
Que faire aujourd'hui ?
D'abord, garder la raison. Eviter l'amalgame, ne pas répondre
à la barbarie par la vengeance aveugle ou par l'intolérance
et la stupidité. Déclarer la guerre aux terroristes,
ce n'est pas engager l'Occident dans une croisade contre les Etats
arabes ou contre les musulmans. Faire cela, ce serait donner raison
aux terroristes qui cherchent à déstabiliser le monde
pour mieux détruire la liberté et la démocratie.
Ensuite, marquer sa solidarité. Pas seulement en paroles.
En actes. Les terroristes – ils viennent de le prouver –
sont nombreux, ils sont organisés, ils disposent de moyens
puissants et, sans doute, d'appuis multiples. Nul ne peut espérer
s'isoler de la menace qu'ils représentent. La technologie
moderne leur donne, il faut le savoir, les moyens d'aller plus loin
dans l'horreur. Toutes les démocraties sont des cibles potentielles.
Toutes doivent solidairement s'organiser et réagir.
Enfin, faire preuve d'intelligence. La guerre contre le terrorisme
sera une guerre longue, difficile, et coûteuse. La collecte
de renseignements, la traque des indices, l'infiltration des réseaux,
les mesures de prévention et de répression à
l'échelle du monde vont requérir des moyens puissants,
des équipes spécialisées, des équipements
sophistiqués, des opérations risquées. Nous
devons en payer le prix, sous peine de payer à nouveau le
prix de l'horreur.
Nous sommes tous Américains aujourd'hui, parce que nous
défendons une certaine idée de l'homme et de la démocratie.
Celle précisément que les terroristes veulent détruire.
Gérard Deprez.
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